Var-Matin (Grand Toulon)

Irréductib­les Toulonnais

Délocalisé­s à Marseille, les Boucaniers ont atteint le Carré final de D3 avec quatre « vrais » Toulonnais dans leurs rangs : Boulard, Anais, Merbah et Drzik... déjà là lors du titre en 2010

- GUILLAUME RATHELOT

Sacrés champions de France de D3 avec les Boucaniers il y a neuf ans à Orléans, ils visent un doublé très particulie­r, ce week-end à Épinal. Derniers rescapés de cette époque, Thomas Merbah, Alexandre Boulard, Emmanuel Anais et Jozef Drzik sont

(1) aussi les seuls « vrais » Toulonnais de l’effectif actuel. Ils comptent le plus de saisons sous la tunique jaune et bleue. Habitent encore le Var. Et se coltinent donc les allersreto­urs jusqu’à Marseille pour les entraîneme­nts à pas d’heure et les matches. Quatre irréductib­les. « Les quatre Mousquetai­res », rigole Drzik, le défenseur qui enfile aussi la casquette d’entraîneur de la D3 et du hockey mineur, et qui sillonne la France pour passer ses diplômes.

« Déjà l’impression d’être champions »

En quelque sorte garants de l’esprit des Boucaniers – le coeur, l’instinct, la gnaque –, ces gars-là « tirent l’équipe vers le haut », estime Richard Brodeur, joueur et coach historique du HCAT, resté proche du club. Leur abnégation ne le surprend même pas. « Quand t’aimes le hockey, tu t’en fous de rentrer chez toi à une heure du matin », ajoute celui dont les deux fils ont participé à l’aventure (2). Alors oui, « c’est fatigant », conviennen­t d’une seule voix les joueurs, qui ont tous un boulot à côté et se languissen­t de revenir patiner à La Garde. Mais la passion et le plaisir de monter sur la glace sont plus forts. D’autant plus avec la perspectiv­e de revivre une montée en D2. « C’est le seul titre du club, sourit Alexandre Boulard. Mais on avait une équipe taillée pour. Là, c’est totalement différent. On se fait avant tout plaisir. Le but était d’aller le plus loin possible. Et on sait qu’avec peu d’entraîneme­nts, ça va être compliqué physiqueme­nt. » « Porter ce maillot, ça veut dire quelque chose. Retrouver le Carré final, c’est beaucoup d’émotions, renchérit Manu Anais .Etmêmesion­nele gagne pas, ça restera une de nos meilleures saisons. J’ai l’impression qu’on est déjà champions de France ! » Quelque part, il a raison : l’épopée toulonnais­e a déjà marqué les esprits. L’attaquant Julien Rives, lui aussi enfant des Boucaniers, en a déjà versé quelques larmes. « Ce club nous a formés. On veut lui rendre tout ce qu’il nous a donné. Surtout dans une période creuse », continue Thomas Merbah, motivé à l’idée de donner le maximum sur la glace. Sentiment partagé par les « Marseillai­s » de l’équipe, qui se sont fondus à merveille dans le moule. Tous ensemble, ils savent qu’ils peuvent créer l’exploit. 1. Les trois premiers nommés, formés au club, ont aussi participé au Carré final en 2008-2009. 2. Steven et O’Brian Brodeur ont quitté les Boucaniers en cours de saison (l’un pour entraîner à Marseille, l’autre pour jouer à Montréal).

 ?? (Photo Gui. R.) ?? Emmanuel Anais, Jozef Drzik, Alexandre Boulard et Thomas Merbah (de gauche à droite) vont essayer de faire aussi bien qu’il y a neuf ans sous le maillot des Boucaniers.
(Photo Gui. R.) Emmanuel Anais, Jozef Drzik, Alexandre Boulard et Thomas Merbah (de gauche à droite) vont essayer de faire aussi bien qu’il y a neuf ans sous le maillot des Boucaniers.

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