Var-Matin (Grand Toulon)

Municipale­s : T. Albertini ne veut pas s’arrêter là

Maire sortant, Thierry Albertini attaque sa première campagne municipale en tant que tête de liste. Un équilibre à trouver entre continuité et affirmatio­n des différence­s

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Avez-vous pris une décision pour les municipale­s, qui sont maintenant dans moins de deux mois ? Oui. Après  mois d’exercice de la fonction de maire, je pense qu’avec mon équipe, on a mis pas mal de projets en chantier et il est important de pouvoir les réaliser pour les Valettois. Moins de deux ans en tant que maire, ça ne suffit pas. Il faut plus de temps. Donc j’ai décidé de me présenter à cette élection municipale.

C’est une décision que vous avez pris facilement ? Ça n’a pas été une décision dure à prendre mais c’est une décision quand même importante parce qu’être maire, ça nécessite de donner beaucoup de son temps. Mais comme je l’ai dit lors de mes voeux, c’est l’amour qui me guide et c’est plus fort que tout.

Quels vont être vos axes de campagne ? On va s’appuyer sur le bilan des  derniers mois. On a donné une autre dimension à La Valette en s’appuyant sur trois piliers. D’abord le pilier sécurité avec l’embauche de  policiers supplément­aires, – ce qui porte à  l’effectif de la police municipale – ou l’installati­on de caméras de vidéosurve­illance. Aujourd’hui, il est facile d’angoisser les gens et il est très compliqué de les sécuriser. C’est une action que je veux poursuivre. On aura, en ,  caméras opérationn­elles. Il y a une deuxième tranche à mettre en place avec autant de caméras.

Après la sécurité, vous insistez aussi sur la proximité… Oui, je suis allé à la rencontre et à l’écoute des Valettois. C’est le meilleur moyen de leur apporter ce qu’ils attendent. J’ai entendu beaucoup de choses et en ont résulté des actions de proximité. J’ai mis en place un « Allô Monsieur le maire » ce qui a permis de trouver des solutions à des petits problèmes. Les gens sont plus attentifs à ce que leurs petits problèmes soient réglés qu’aux grands projets. La qualité de vie des habitants passe avant les grands projets.

Vous pensez que les administré­s attendent plus un maire du quotidien qu’un maire visionnair­e ? Les deux doivent être couplés. Si on ne fait que du quotidien sans vision, ce n’est pas une gestion. Mais la vision ne doit pas faire oublier le quotidien.

Vous parliez de trois piliers. Après la sécurité et la proximité, quel est le troisième ? C’est la conviviali­té. Nous avions un peu perdu l’envie et les occasions de se retrouver pour s’amuser. Cet été, les guinguette­s du vendredi ont fait vivre un vrai climat de vacances à La Valette. C’est très important et ça a marqué les esprits.

Concrèteme­nt, ces trois piliers, vous les voyez soutenir quels projets pour le prochain mandat ? Je pense à la reconstruc­tion des écoles. Le concours est déjà lancé et j’ouvrirai les plis avant les élections. C’est une opération nécessaire qui nécessite un gros investisse­ment de  millions pour rénover six écoles sur onze. Nous avons lancé aussi une coulée verte du Coudon au centre-ville, il faut maintenant solliciter les subvention­s pour mettre en route le projet qui apportera un lien entre l’histoire, le présent et le futur de la ville. Ça va permettre d’apporter de la nature dans le centre-ville. On travaille aussi sur les modes de déplacemen­t doux avec l’objectif de dessiner  kilomètres de pistes cyclables pour relier tous les quartiers au centrevill­e et à la piste du littoral.

Vous avez aussi des idées pour la zone économique et commercial­e ? Oui, j’ai commandé une étude de circulatio­n qui décrit la zone comme un archipel d’îlots hétéroclit­e. Le but c’est de créer un axe routier traversant, avec à chaque entrée de la zone un parc silo et des navettes permanente­s électrique­s pour les clients. On travaille aussi avec Escota sur une sortie d’autoroute supplément­aire, coté est, derrière Ikéa. Cette zone ce n’est pas moi qui l’ai créée – L’avenue  non plus ! – Aujourd’hui, j’en hérite et il est important qu’on arrive à trouver des solutions pour faciliter la vie de ceux qui y habitent ou y travaillen­t.

Ce sont des remarques qui soulignent une prise de distance avec Christiane Hummel. Où en sont vos relations avec elle ? Je ne renie pas les années que j’ai passées en tant qu’adjoint ou conseiller municipal... mais un adjoint n’a pas capacité à décider. Je faisais partie d’une équipe qui a voté toutes les décisions par loyauté. Je n’ai rien à dire sur le passé de la ville. Christiane Hummel a fait son travail. Elle l’a bien fait. Maintenant, nous n’avons pas la même vision de la ville. Ma politique est peut-être différente, mais je ne dénigre pas ce qui a été fait avant. Mes rapports avec Christiane Hummel, qui fait toujours partie de l’équipe municipale et est aujourd’hui conseillèr­e municipale déléguée à la bibliothèq­ue, sont cordiaux. Elle n’a jamais exprimé quoi que ce soit contre moi.

Sera-t-elle sur votre liste ? Non. La liste sera renouvelée à  %.

Qu’est ce qui vous différenci­e, selon vous ? Je me suis rapproché des Valettois. J’ai essayé de faire plus de quotidien et, dans les grands projets, j’essaye d’être très prudent au niveau de l’équilibre entre l’urbain et le vert. Dès qu’il y a un moyen de végétalise­r, je le fais. Pour moi, il faut aussi que les projets aient des retombées positives pour la ville, mais ne soient pas des projets qui coûtent à la ville comme ça a pu être le cas. Ce qu’on investit dans un grand projet, on ne peut pas l’investir dans le quotidien des Valettois. Aujourd’hui, on a beaucoup de voiries qui sont en très mauvais état. On a des équipement­s publics qui sont vétustes. On a une église qui s’abîme… Donc on a un

Il est facile d’angoisser les gens et il est très compliqué de les sécuriser”

La qualité de vie des habitants passe avant les grands projets”

gros travail au quotidien.

Partez-vous en campagne avec une étiquette LR ?

J’ai le soutien des Républicai­ns et de l‘UDI mais je ne mettrai en avant aucune étiquette à part celle de majorité métropolit­aine. J’assume parfaiteme­nt mon appartenan­ce à la famille des Républicai­ns, mais les municipale­s ne sont pas des élections de partis.

Comment s’appellera votre liste ? « Ensemble, La Valette ! » et le slogan, c’est « Fiers d’être Valettois ».

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(Photo Florian Blanchard) Thierry Albertini

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