Du retard au décollage pour les professionnels du voyage
Les voyagistes conseillent au jugé dans l’espoir de la réouverture des frontières. En attendant, reste à (re)découvrir la France, la destination qui s’impose cet été
Si les voyages forment la jeunesse autant qu’ils agrémentent les vieux jours des retraités, les professionnels sont restés à quai depuis le 15 mars dernier. Par la force des choses, les voyagistes ont laissé en plan leurs brochures sur les présentoirs, obligeant leur clientèle à poursuivre leurs rêves d’évasion, confinés sur leur canapé, en attendant de pouvoir embarquer à nouveau pour des destinations paradisiaques. Cette semaine, certaines agences de voyages ont repris leur envol. Comme chez TUI Store - Nouvelles frontières, à Saint-Raphaël, où Christelle a retrouvé ses bureaux et quelques clients de passage, prêts à boucler les valises dès que l’ouverture des frontières sera officiellement annoncée. Cela ne sera pas encore pour demain…
Une permanence pour gérer les rapatriements
Pour autant, Christelle n’a pas manqué de travail ces dernières semaines. « Même si l’agence a été fermée, tous les matins, de 10 heures à 13 heures, j’étais au bureau pour assurer une permanence téléphonique. Il a fallu gérer le rapatriement de nos clients qui étaient encore à l’étranger. Asie, Caraïbes ou encore Maroc, nous avons eu des cas difficiles à gérer, explique-t-elle. Notre rôle consistait avant tout à les rassurer et faire le lien avec les tour-opérateurs, afin de débloquer des situations. D’autres sont tout simplement restés sur leur lieu de vacances. Ils devaient s’y sentir bien… » Et attendant que tout revienne à la normale, ces mêmes tour-opérateurs ont pris la décision d’annuler tous leurs circuits jusqu’au 12 juin. « Et cela pourrait se prolonger jusqu’au 26 juin, précise Christelle. Pour ceux qui avaient réservé, et qui n’ont donc pas pu partir, les professionnels du voyage leur ont adressé un bon à valoir, pour les mêmes destinations et au même tarif, valable pour une durée de 18 mois. S’ils ne sont pas partis entre-temps, ils seront alors en mesure de demander le remboursement. Pour ce qui est des destinations européennes ou des croisières, il est proposé, dans la mesure du possible bien sûr, un report des voyages au mois de septembre… en espérant que la crise sanitaire soit derrière nous. » Pour l’heure, Christelle ne veut surtout pas tirer de plans sur la comète face à une situation sanitaire qui peut encore évoluer, dans un sens comme dans l’autre.
L’Europe espérée
« Nous sommes tous dans l’attente d’informations nouvelles concernant, notamment, la réouverture des frontières. Dans tous les cas de figure, je ne pense pas que les voyages à l’international reprendront avant l’automne. Au mieux, on peut espérer des destinations européennes, comme le Portugal, la Sicile ou la Grèce. Mais pour ce qui est des longs courriers, il va falloir attendre. Pour nous, professionnels du voyage, on ne peut que laisser passer ce tsunami sanitaire et garder le contact avec nos clients. » Accueil personnalisé, conseils pratiques et simples relations humaines sont autant d’atouts qui font la différence avec les sites spécialisés sur Internet. En revanche, au sein de son agence de voyages, Christelle est plus habituée à proposer des destinations à l’autre bout de la planète que des séjours sur notre territoire.
Les Alpes ou la côte atlantique...
« D’autant plus qu’ici, la clientèle locale n’a pas pour habitude de voyager en été. Elle organise plutôt ses voyages à la fin de la saison estivale vers les États-Unis, le Canada et l’Asie, explique-t-elle, avant de dispenser quelques idées pour cet été .En Haute-Savoie, Savoie ou dans les Alpes du Sud, je conseille les clubs de montagne, où il fait moins chaud en été et où il y aura certainement moins de concentration. Ou alors, toutes les côtes atlantiques très agréables en saison estivale. » Mais pour découvrir tous les richesses de notre douce France, il faudra être autorisé à sortir du rayon des 100 km. Et c’est encore loin d’être d’actualité…