Un conseil qui ravive l’entre-deux tours à Carcès
Le maire, Patrick Genre, a réuni, le 30 avril, les élus à huis clos. Le conseiller de l’opposition Alain Ravanello a tenu à réagir auprès de notre rédaction notamment sur deux délibérations
Après une campagne municipale tendue et maintenant un entre-deux tours sans fin, les débats s’étaient quelque peu atténués. Ils se ravivent suite au conseil du 30 avril, tenu à huis clos. Le conseiller de l’opposition Alain Ravanello, par ailleurs candidat au fauteuil de maire, nous a fait part de ses réactions sur la tenue de cette séance, particulièrement sur deux points. Le maire, Patrick Genre, quant à lui, tient à remettre la machine en route. « Un conseil en plein confinement. On se demandait pourquoi. Avec toutes les mesures de prévention, les recommandations. Au regard de la vingtaine de délibérations, on n’avait pas besoin de prendre de risque pour se réunir. Le vote du budget, notamment, pouvait attendre. Les communes ont jusqu’au 31 juillet pour l’approuver », souligne Alain Ravanello.
Pour lui, « cette séance s’est tenue pour les points 15 et 16 ». Le premier portait sur la création du centre administratif dans le bâtiment de l’ancien hôtel-restaurant La Cabro d’or. « Comment peut-on présenter, dans un contexte de crise sanitaire, un projet de 1,4 M€ en prétendant obtenir 800 000 euros de subventions ? Une crise économique sans précédent se profile. Elle touchera aussi les institutions. Pendant que tout le monde a les yeux tournés vers le coronavirus, il me semble indécent de faire voter un projet comme celui-là. » L’élu pointe du doigt également les sorties de secours. « Une salle a été annoncée avec une capacité d’accueil d’une centaine de personnes. Nous émettons techniquement les plus grandes réserves quant au dénivelé et au cheminement d’une sortie de secours. »
La tête de liste entend donner une autre destination à ce bâtiment, « un lieu de rencontres, de réunion pour les associations. D’expositions artistiques ou autre chose. »
Un crédit vendeur qui ne passe pas
L’autre délibération mise en exergue par le conseiller de l’opposition concerne la vente du bâtiment communal qui abritait le Trésor public. « J’ai réussi à la faire retoquer. Le maire a annulé la délibération. Ça consistait à vendre un actif municipal à 10 % en dessous de sa valeur sur une estimation des Domaines de 2018. En plus, on proposait à l’acheteur un crédit vendeur sur vingt-cinq ans à 1,5 % d’intérêt. C’est inacceptable. J’ai clairement annoncé que je voulais faire en lieu et place de la Trésorerie le nouveau poste de la police municipale. L’actuel
est obsolète. Au-dessus, les deux grands logements ne demandent qu’à être réhabilités pour devenir des appartements qui pourraient être dans le quota des logements sociaux. Au lieu de perdre de l’argent en bradant un bien municipal, on refait un poste de police municipale qui pourrait accueillir une pièce dédiée au système de protection vidéo. »
« Comme si de rien n’était »
L’opposant se penche déjà sur le conseil prévu ce mois, « pour que l’on puisse avancer sur le dossier de l’aménagement du terrain de l’ancienne distillerie, où le maire compte faire des HLM avec un parking de 200 places. Je ne vois pas bien l’utilité de faire ça. Il ne faut pas oublier que plus de 65 % des Carçois se sont prononcés contre ce projet le 15 mars (en référence à la totalité du pourcentage des voix obtenues par les deux listes opposées au maire dont celle d’Alain Ravanello, Ndlr). On continue à faire comme si de rien n’était. » Dans son programme, il avançait des arguments différents, « il y a d’autres idées d’aménagements qui seraient plus conformes à l’architecture locale. Évidemment, il faut créer des places de parking. Et on sait qu’il faut faire du logement social. Bientôt on va dépasser les 3 500 habitants en population municipale. On sera soumis à la loi SRU. Je voudrais aussi que notre quota de logements sociaux vienne de la réhabilitation de l’habitat ancien intramuros. »Etde conclure : « Je réfute toute manoeuvre électorale. L’inquiétude du moment se trouve ailleurs et l’heure est plutôt à la solidarité et à l’unité. »