Var-Matin (Grand Toulon)

Pascal : « Je perds moins d’argent en restant fermé » P. M.

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Bar, restaurant, hôtel... Rien n’empêchait Pascal Douzou d’ouvrir les 40 chambres de son établissem­ent. Mais à quel prix ? « Étant entendu que je ne pouvais pas ouvrir mon bar ni mon restaurant, à quoi bon ? Les clients vont acheter à emporter et vont venir se cloîtrer dans une chambre d’hôtel ?, interroge le patron du Beau Séjour, à SaintRapha­ël. De toute façon, les plages sont encore fermées. Les gens ne peuvent toujours pas se déplacer. Pour l’heure, il n’y a aucun touriste. Ce n’est pas un Niçois qui va venir louer une chambre d’hôtel à Saint-Raphaël ! » Chiffres à l’appui, Pascal s’interroge sur l’opportunit­é d’ouvrir la partie hôtellerie.

« Pour l’heure, mon taux de réservatio­n pour le mois de juin est de 10 % – contre 60 % l’année dernière. Pour qu’un hôtel soit rentable, il faut que le taux de remplissag­e soit, au minimum de 50 %. À mon niveau, l’hôtel représente 50 % de mon chiffre d’affaires. »

 pages de protocole

Flou, c’est encore le mot qui revient le plus souvent dans sa bouche : « Le gouverneme­nt est encore très flou sur les vacances. Comme je demande au préfet du Var de rouvrir au plus tôt les plages varoises. Toutes les plages sont en train de rouvrir, sauf les nôtres. Si les touristes ne peuvent pas bronzer, ils ne viendront pas. Il serait bon que toute l’économie liée au tourisme reparte en même temps dans tous les secteurs. Heureuseme­nt que les maires de Saint-Raphaël et Fréjus se battent pour nous sortir de là ! » En attendant plus de visibilité sur la saison estivale, Pascal a commencé à s’organiser pour la partie hôtellerie. « En saison normale, huit personnes sont employées pour l’hôtel. Cette année, je pense réduire l’effectif de moitié. Quant au fonctionne­ment, je vais mettre en place des horaires imposés pour les arrivées. Masques, gants, gel seront à dispositio­n. Toutes les parties communes, comme l’ascenseur, seront nettoyées systématiq­uement, tout comme les cartes électroniq­ues pour accéder aux chambres, rassure Pascal. Nous avons 39 pages de protocole : on ne peut pas passer à côté des consignes aussi élémentair­es que réglementa­ires. »

Reste à savoir s’il est prêt à prendre ses premières réservatio­ns pour l’été 2020. « Franchemen­t, je ne sais pas encore. Aujourd’hui, je perds moins d’argent en restant fermé que si j’ouvrais, à perte, mon hôtel. J’attends plus de visibilité. »

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(Photo Clément Tiberghien) Pascal Douzou, patron du Beau Séjour, s’interroge sur les conditions de reprise du secteur.

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