Var-Matin (Grand Toulon)

Réouvertur­e des plages : du rififi sur les réseaux

La demande des élus de la ComCom de rétablir la location de matelas tout en limitant les bains de soleil sur les plages publiques a beaucoup fait réagir...

- E.C.

Comme souvent, il suffit de quelques réflexions acerbes sur les réseaux sociaux et tout s’emballe. 147 commentair­es, 284 partages depuis deux jours sur la page Facebook de la Communauté de communes du Golfe de Saint-Tropez. À l’origine le 12 mai, et à la suite d’une réunion des maires qui s’est tenue lundi, un communiqué de la ComCom expliquant la demande qu’elle a adressée au préfet pour la réouvertur­e de certaines plages du Golfe à compter de ce samedi 16 mai - voir notre édition du 12/5 -. Outre la reprise des clubs nautiques, associatio­ns et locations d’engins nautiques, en pratique individuel­le uniquement, cette demande inclut « la baignade sans bain de soleil prolongé » (sur les plages publiques) en même temps que « l’ouverture des plages privées pour la vente à emporter et la location de matelas. » .Sur Facebook, c’est le début d’une vague de réactions et d’apostrophe­s. Morceaux choisis : «Iln’ya pas incohérenc­e ? Ou alors c’est pour favoriser les plagistes ». « Cette histoire de louer un transat pour pouvoir rester sur la plage, ça va permettre de faire une sacrée sélection, dites donc ! » « Il ne faut pas toucher aux personnes qui ont les moyens de se payer une journée au soleil. C’est bien triste, on nous prend pour des couillons ». « Bain de soleil interdit mais par contre si tu paies ton matelas, c’est pas grave. » « En gros, il faut avoir du blé pour aller sur la plage ! » « Belle discrimina­tion sociale », « Cette mascarade me donne des haut-le-coeur », etc etc. Mercredi dans un nouveau communiqué, la ComCom tente d’éteindre la polémique en précisant notamment que « dans les faits, peu de communes demandent à rouvrir les plages privées pour la location de matelas puisqu’elle est souvent liée à des services de restaurati­on qui, eux, doivent toujours rester fermés. »

Un poids, deux mesures

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les élus de la ComCom n’avaient pas envisagé dans un premier temps de demander la réouvertur­e des plages privées. Mais une voix s’est élevée lundi, celle du maire de Cavalaire : «Il faut être cohérent. explique Philippe Leonelli joint hier. À Cavalaire, de l’autre côté de la promenade, des restaurate­urs ont le droit de faire de la vente à emporter. À partir du moment où les plages sont ouvertes, pourquoi ne pas permettre aux plagistes de faire la même chose et à côté de cela de louer leurs matelas ? On demande au préfet une occupation de la plage en statique et comme le réclame aussi le Syndicat des communes du littoral varois, que les plagistes reprennent leur activité avec les mêmes restrictio­ns que les autres commerces. Ils ne vont évidemment pas servir sur les matelas, à la vue de tout le monde et au risque d’être sanctionné­s ! Mais comment peut-on expliquer aux plagistes qu’à côté de chez eux, les gens peuvent se mettre au soleil et que eux, qui paient une redevance à la commune, n’ont pas le droit d’installer des transats ? »

Le préfet tranche aujourd’hui

Message bien reçu du côté du président de la ComCom Vincent Morisse : « A SainteMaxi­me, les deux plagistes que j’ai consultés m’ont dit que cela ne les intéresse pas d’ouvrir la location de matelas, avec toutes les contrainte­s d’hygiène et de personnel, s’ils ne peuvent pas faire de restaurati­on. Mais on laisse la possibilit­é ouverte, si d’autres veulent faire de la vente à emporter, pour peu que le préfet accepte notre demande d’ouverture de plage en statique, avec une autorisati­on temporaire de mettre sa serviette avec les enfants sur le sable et de se faire bronzer. C’est parce que nous on demande cette exception que se pose la question des matelas. » Et c’est bien aujourd’hui toute la question puisque dans les Alpes-Maritimes, le préfet n’a autorisé la réouvertur­e des plages qu’en mode dynamique (autrement dit avec du public en mouvement). La réponse ne devrait pas tarder puisque les arrêtés préfectora­ux doivent tomber aujourd’hui. Mais dans tous les cas avec la météo qui s’annonce pour ce week-end, les plages du Golfe devraient encore connaître quelques heures de répit !

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(Photo G. Voiturier) Les plages du Golfe vont-elles retrouver dès ce week-end les adeptes du bronzing ?

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