Draguignan : une dame âgée volée au prétexte d’acheter du lait
Devant le tribunal correctionnel de Draguignan, Yvette, une quadragénaire issue de la communauté des gens du voyage, et sa nièce Gladys, 24 ans, ont contesté avoir commis un abus de confiance le 30 juillet dernier, au préjudice d’une Dracénoise âgée de 90 ans. Elles ont affirmé être venues ce jour-là à Draguignan en autobus, depuis un campement de Miramas, pour proposer des travaux de rempaillage de chaises, et comptaient repartir de même.
Fable lactée
C’est sans doute au prétexte du rempaillage que les deux femmes ont réussi à se faire ouvrir la porte d’une résidence très protégée et à grimper dans les étages.
Au troisième, elles ont sonné à la porte de Marguerite, une nonagénaire malentendante.
Elles ne lui ont proposé aucun service, mais ont fait la mendicité, sur le mode de la cigale et la fourmi. La plus jeune n’avait plus de lait pour son bébé qui criait famine, et il lui fallait 15 € pour en acheter une boîte. Marguerite a fouillé son portemonnaie, mais n’avait pas la somme. Qu’à cela ne tienne. Les visiteuses ont aperçu sur un meuble la carte bancaire de la dame, posée sur une enveloppe sur laquelle était écrit son code confidentiel. Elles ont proposé à Marguerite de leur confier sa carte, pour qu’elles puissent aller au distributeur retirer de quoi payer le lait. Prise de pitié, Marguerite leur a remis sa carte.
Malines, mais pas assez véloces
Mais dès le départ des deux femmes, elle a eu le sentiment qu’elle venait d’être abusée. Elle en a aussitôt parlé à son voisin. Celui-ci l’a immédiatement emmenée à sa banque dans le centre-ville, où ils
ont eu la surprise de retrouver les deux visiteuses, la carte bancaire à la main, devant le distributeur où elles venaient de retirer 200€. Elles ont pris la fuite, mais le voisin courait plus vite et a réussi à coincer celle qui avait la carte bancaire. « On ne s’est pas enfuies ,a
protesté Yvette, on a eu peur parce que beaucoup de gens couraient derrière nous. »
Selon elle, la vieille dame leur avait confié sa carte afin qu’elles retirent 200 € et les lui rapportent, pour qu’elle puisse leur remettre 20 €. Cette explication n’a pas prospéré devant le tribunal, qui l’a condamnée, comme sa nièce, pour abus de confiance sur une personne vulnérable, à trois mois de prison.