Les chauves-souris ne méritent pas leur réputation
Le Varois d’adoption Frédéric Wiscart-Goetz, venu à Dijon à la demande de Jean-Louis Borg, y a retrouvé son ancien joueur Laurent Legname, qu’il assiste désormais sur le banc
Après Laurent Legname et Axel Julien, Frédéric Wiscart-Goetz est le troisième « Varois » de Dijon. Varois entre guillemets, car l’assistant-coach de Laurent Legname est originaire de Lorraine (Bataville). Mais il a passé près de vingt ans dans le Var durant lesquels il a oeuvré, de 1991 à 2007, dans la maison HTV. Il y a tout d’abord été joueur (en Pro B) puis entraîneur, des cadets France et des Espoirs. Il a également assumé la responsabilité de la section jeunes et du centre de formation. « J’ai aussi coaché la Pro B, une moitié de saison, après le limogeage de Francis Charneux en 2007, se souvient l’intéressé, qui a fêté ses 54 ans juste avant la fin du confinement. Il y avait dans l’équipe un certain... Laurent Legname et aussi Kyle Milling. » Frédéric Wiscart-Goetz garde un très bon souvenir de toutes ces années : « ce fut effectivement très sympa, j’ai passé énormément de temps aux Rougières, à l’Espace 3000 et au palais des sports. »
La patience de Jean-Louis Borg
L’ancien meneur de jeu de Toulouse, formé au Sluc Nancy, met aujourd’hui sa science du jeu et du basket au service de la JDA. Il est arrivé en Bourgogne en 2013. C’est le manager général de Dijon JeanLouis Borg, à l’époque entraîneur, qui a su l’attirer au pays du bon vin. « J’avais déjà eu une première expérience en tant qu’assistant avec Jean-Louis au HTV (2002-2005) » rajoute celui qui officie désormais aux côtés de Laurent Legname. Pourtant, son retour au haut niveau à Dijon n’a pas été simple. « Il m’a fallu trois à quatre mois pour me mettre au parfum des nouvelles technologies en matière de vidéo. Cela a été vraiment compliqué au départ mais heureusement Jean-Louis (Borg) a su se montrer patient avec moi. » En charge du « scouting » des adversaires de l’équipe dijonnaise, Fred, qui a vécu le confinement du côté de Lyon avec sa compagne, ne compte pas ses heures lorsque la saison bat son plein. « Je décortique à la vidéo les systèmes offensifs de nos prochains adversaires pour mettre au point notre stratégie défensive et je dois aussi jeter un coup d’oeil sur le secteur défensif de ce même adversaire pour les options offensives que nous mettrons en place. » À cela s’ajoutent les séances d’entraînement et les matches, et le total dépasse de loin les 35 heures par semaine...
Un duo qui fonctionne
Le duo Legname - Wiscart-Goetz fonctionne merveilleusement bien. « Si Laurent est tout naturellement celui qui décide au final de toutes les options qui seront prises pour les rencontres, il est à mon écoute. Et c’est franchement très appréciable pour un assistant. C’est vraiment enrichissant de travailler avec lui car il a une très grande intelligence de jeu. Je l’avais déjà entraperçue à Hyères lorsqu’il était joueur. » Laurent Legname, quant à lui, ne tarit pas d’éloges sur son bras droit. « Fred a une très grande connaissance, mais aussi un très gros QI basket. Il est également mon opposé en termes de caractère. Nous deux c’est l’eau et le feu ! » Il n’est pas rare en effet de voir Frédéric Wiscart-Goetz calmer la foudre Laurent Legname quand celui-ci s’énerve contre le corps arbitral. « Ce n’est pas arrivé très souvent cette saison. Laurent s’est efforcé de se calmer et cela a changé son image et aussi le regard des spécialistes. Ce changement de comportement et cette sérénité font qu’aujourd’hui on parle de lui, et à juste titre, comme étant l’un des meilleurs entraîneurs de France » tient à souligner l’assistant coach de la JDA, qui tient à mettre aussi en avant l’aspect humain de «Loul»:« Il est très calme aux entraînements, il ne s’emporte jamais et il communique beaucoup avec les joueurs. Du coup, sur le terrain, ils le lui rendent bien. » Mais la superbe saison de la JDA a été fauchée en plein vol par ce maudit COVID-19, ce qui lui laisse bien sur d’énormes regrets. « Nous avions battu, contrairement aux dernières saisons, toutes les équipes en Jeep Élite notamment Lyon-Villeurbanne et Monaco. Tous les voyants étaient au vert et la qualité de jeu était en tout point remarquable. On a gagné fort heureusement la Leaders Cup... Mais on ne peut pas se plaindre. Il faut relativiser, il y a d’autres priorités en ce moment. Il faut lutter contre cette terrible pandémie. »
Pas le caractère pour devenir entraîneur
À l’évocation de la suite de sa carrière, lorsque l’on cherche à savoir si Fred Wiscart-Goetz pourrait prendre un jour les rênes d’une équipe de Jeep Élite, l’intéressé répond sans ambages : « C’est non ! Je n’ai pas du tout le tempérament pour occuper la fonction et je me trouve très bien à ma place et dans mon rôle d’assistant. Ce n’est pas par manque d’ambition, je n’ai tout simplement pas le caractère pour. » Alors de quoi sera fait demain pour l’ancien de la maison HTV ? Là aussi la réponse fuse : « Je me verrais bien poursuivre ma carrière aux côtés de Laurent, que ce soit à Dijon ou bien dans un grand club français ou européen s’il était amené à quitter la JDA. Nous en avons déjà discuté tous les deux. Il est clair que nous nous entendons très bien et nous avons surtout la même façon de travailler. » Mais revenons au temps présent. L’assistant coach de la JDA n’a pas coupé ses liens avec le basket durant ses mois de confinement lyonnais. « On se parle au téléphone avec Laurent à raison de deux fois par semaine et une visioconférence est organisée chaque semaine avec notamment le président, Thierry Degorce, et Jean-Louis (Borg) pour préparer la prochaine saison. Même si c’est encore le grand flou à l’heure actuelle...»
‘‘ Fred a un très gros QI basket. Il est également mon opposé en terme de caractère. Nous deux, c’est l’eau et le feu! ” Laurent Legname, coach de Dijon