« Reprenez la main, M. Macron ! »
Quatre jours après l’annonce du gouvernement de récompenser les personnels d’une « médaille de l’engagement », les soignants outrés sont vent debout. « Comme si les soignants de France aujourd’hui en crise attendaient des médailles ! ? Nous voulions souffler un peu, les annonces récentes d’esprits lumineux, hélas, ne le permettent pas ! Ils nous fatiguent...», a commenté, outré, hier, le Dr Vincent Carret, délégué de l’association des médecins urgentistes de France (AMUF) du Var Toulon-La Seyne. « Ces ‘‘fantassins et premiers de tranchées’’ ont été à la hauteur devant le pays dans une épreuve de vérité où on ne triche pas. », rappelle ce médecin urgentiste. Des personnels hospitaliers qui, malgré la fatigue, n’ont rien oublié. Et certainement pas cet échange, le 23 mars, entre le chef de l’État et le professeur François Salachas à l’hôpital de La Pitié- Salpétrière à Paris – malgré le mea culpa du chef de l’État avant-hier : « Je peux compter sur vous ? Oui ! Monsieur le Président ! Mais nous, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir compter sur vous ! ». « La parole est terrible ! », commente le Dr Carret. « Alors qu’une folie était dénoncée par le président de la République pour avoir abandonné la santé, les soins et l’hôpital public aux lois du marché, un autre vent de folie balaye le pays. En pleine crise du monde de la santé, inédite, qui vient de tout emporter, tout balayer, tout pulvériser, le ‘‘nouveau monde’’ a décidé de ressortir une médaille de 1885 pour saluer et remercier les soignants de France ! » La coupe est pleine. « Reprenez la main, Monsieur le président de la République, en appelle le Dr Carret, ancien chef de service des urgences au CHITS. Ils sont tous perdus et déconnectés de tout, ils trahissent votre parole ! Des breloques ou médailles, des primes, des dons et autres concours d’idées lumineuses et fumantes en lieu et place de votre parole (...) et vos engagements pris au plus haut niveau de l’État ! » (...) Et de marteler : « Rémunérez les carrières de nos professionnels de santé à la hauteur des ambitions et du rang que vous souhaitez pour la France en Europe et qui n’est certainement pas d’être à la traîne, ni l’image de la honte pour les salaires de nos blouses blanches de France, c’est-àdire au dernier rang européen ».