Valérie : « On n’a pas l’impression d’être compris »
Infirmière au sein de la maison d’arrêt de Draguignan, Valérie Weigelt est amère. «On vient de vivre des mois difficiles, rappelle cette militante de la CGT. Tous les personnels ont fourni de gros efforts. On a changé notre façon de travailler, et on a travaillé plus, les consignes changeaient tout le temps, il a fallu s’adapter au jour le jour, travailler différemment. On était d’astreinte les jours de repos avec la possibilité d’être rappelé pour aider les collègues. C’est un stress permanent. Et malgré tout ça, après cette période compliquée, on n’a pas l’impression d’avoir été compris. Avec cette prime, il n’y a pas d’équité entre les établissements, ni entre les différents personnels ». Elle souligne aussi la pression supplémentaire vécue par les équipes des maisons d’arrêt et centres pénitenciers : « On était au soutien psychologique des détenus, angoissés par rapport aux informations, à l’arrêt des visites des familles, et eux aussi stressés par la peur d’un cas de Covid-19 dans la prison». Malgré le déconfinement progressif, la situation qui n’a jamais cessé d’évoluer, est loin d’être terminée. « Au départ, on n’avait pas de masques, aujourd’hui on n’en a qu’un par jour, et ce sont des masques chirurgicaux, complète l’infirmière. Heureusement qu’on a le matériel adéquat pour les prélèvements, en cas de suspicion de Covid-19. Il n’empêche qu’on vit encore dans l’angoisse d’être malade comme de contaminer sa famille ». Pour cet ensemble de raisons, «laprimene suffit pas » soutient Valérie Weigelt, en ajoutant : « Depuis les années 2010, on a perdu du pouvoir d’achat au quotidien à cause du gel des salaires. On a besoin d’une revalorisation des salaires à la hauteur de nos métiers, de nos responsabilités, de notre utilité. »