Var-Matin (Grand Toulon)

La saison apicole en manque de miellée

À Entrecaste­aux chez Aurélie et Pierre, installés depuis 2019, ou pour le Carçois Frédéric Forton, apiculteur depuis neuf ans, les conditions météo ont perturbé le travail des abeilles

- G. LEVA gleva@varmatin.com

Le 1er avril 2019, Aurélie Cartier et Pierre Fauchas ont pris un tournant dans leur carrière profession­nelle. Une reconversi­on dans l’élevage d’abeilles pour l’ancienne responsabl­e de caveau viticole et l’ancien responsabl­e technique dans un grand domaine viticole. Un passage de la vigne à la ruche avec leurs quatre enfants sur les terres familiales de monsieur à Entrecaste­aux. Une commune, chère à leur coeur, où un bon accueil leur a été réservé notamment par les viticulteu­rs. Le couple vante la beauté du village et sa nature préservée. Soucieux justement de préserver cet environnem­ent, ils se sont engagés dans des actions (1). Dans cette nouvelle aventure, ils se sont donnés quatre ans pour être à l’équilibre. Cette année, une première récompense a salué le fruit de leur travail engagé il y a donc deux saisons. Ils ont décroché une médaille d’or au concours général de Paris

« Une prise de conscience »

Avant ce changement de situation, Aurélie Cartier, 34 ans, et Pierre Fauchas, 46 ans, ne vouaient pas une passion particuliè­re pour l’élevage d’abeilles. « Nous avons découvert l’apiculture assez récemment par le biais d’un copain. Nous étions dans un tournant profession­nel. On s’est dit alors pourquoi ne pas se lancer dans cette aventure. C’est aussi une prise de conscience collective dans notre couple. Pourquoi ne pas faire quelque chose qui est bon pour la nature », soulignent-ils. Une mise en accord avec leurs valeurs « afin d’oeuvrer à notre niveau pour la planète ». Leurs premiers pas ont été marqués par des conditions difficiles. « La saison 2019 a été extrêmemen­t sèche, caniculair­e. Elle a été compliquée notamment sur la récolte du miel de lavande. On ne s’en est pas mal sorti mais on s’attendait à produire plus de miel. » 2020 est aussi marquée par… la crise sanitaire du Covid-19. Pourtant tout avait bien commencé. « On a eu un début d’année fracassant. Les colonies se sont développée­s assez rapidement. On a même eu un début de miellée assez tôt. Il a fallu un peu désengorge­r cette miellée qui s’est faite dans le corps de la ruche et non pas dans les hausses afin de pouvoir continuer à développer les colonies. » La sécheresse a mis un coup d’arrêt à ce développem­ent. « Aujourd’hui, les colonies sont en pleine possession de la ruche mais on a une absence de miellée due aux conditions climatique­s avec la succession de la pluie et du vent. » La priorité des apiculteur­s est d’agrandir leur cheptel. « Il faut choisir. Ou on fabrique des nouveaux essaims et des ruches ou on fait du miel. Nous faisons des essaims à partir de nos ruches. Donc, on affaiblit le nombre d’abeilles dans les ruches qui mettent en priorité l’agrandisse­ment du cheptel avant de faire du miel. »Le couple a franchi un premier pallier de 70 ruches à une centaine en deux saisons.

Livraison à domicile

Le confinemen­t les a obligés à s’adapter en termes de ventes et de déplacemen­ts. « L’année dernière, on avait trouvé deux emplacemen­ts. Aujourd’hui, nous avons presque deux fois plus de ruches. Avec ce confinemen­t, on a du mal à rechercher des emplacemen­ts. On n’ose pas trop se déplacer parce que les gens seraient peut-être un petit peu réticents à accueillir des personnes chez eux. Et nous ne sommes pas certains que cette démarche puisse être justifiée auprès des autorités. Nous espérons qu’il ne soit pas trop tard après le déconfinem­ent. » Aurélie Cartier et Pierre Fauchas ont dû aussi, face aux mesures gouverneme­ntales, remiser leurs étals. « Nous vendions notre production essentiell­ement sur les marchés autour de chez nous. Il a fallu que l’on trouve une alternativ­e. Nous avons décidé de communique­r via les réseaux sociaux pour développer la livraison à domicile (2). Ça a plutôt bien fonctionné. On sauve les meubles. » 1. Les apiculteur­s ont adhéré aux Commerces et producteur­s engagés et sont une famille test pour les foyers Z’héros déchets. 2. Page Facebook : Pierre-et-AureliePro­duits-du-terroir. Mail : Pierreetau­relie83@gmail.com Tél.0620376595.

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(Photos Gilbert Rinaudo)
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Aurélie Cartier et Pierre Fauchas ont pour objectif d’agrandir leur cheptel.
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