Var-Matin (Grand Toulon)

On révise ses classiques

- PAR ALAIN MAESTRACCI amaestracc­i@nicematin.fr

L’académicie­n Dominique Fernandez est raide dingue de l’Italie et des Italiens. Il y a séjourné à de très nombreuses reprises et un jour, au hasard de ses déambulati­ons dans la belle ville de Florence, il trouve chez un antiquaire un livre rare du XVIe siècle : les mémoires du peintre Bronzino. Le livre (paru aux Éditions Grasset) est épais mais on s’en délecte comme un apéro sur la plage – je sais que vous comprenez ce plaisir dont nous sommes encore privés. Dominique Fernandez publie le texte du Florentin Bronzino mais il y ajoute quelques annotation­s, des précisions pour nous apporter des informatio­ns sur l’époque ou sur les peintures dont il est question. C’est, bien entendu, rudement bien écrit et très espiègle : on rit tout seul en le lisant. La société du mystère est aussi un livre que vous fera aimer la peinture et surtout qui vous dévoilera les dessous des tableaux. Par exemple, comment les peintres « trichaient » pour ne pas être censurés par les Médicis, tout-puissants à Florence, et par l’Église. Ça, c’était pour le côté pile, le côté public, car dans le secret des ateliers des peintres il s’en passait de belles ! Il s’agit de sexe bien entendu. Ça y allait sans retenue entre deux coups de pinceaux. Tout cela est fort plaisammen­t raconté dans ces Mémoires annotées. Un vrai délice que l’on apprécie comme un bon gelato dont nos amis italiens ont le secret.

Comment sait-on qu’un album est bon ? Réponse : quand toutes les chansons, je dis bien toutes, sont bonnes, voire excellente­s. Et c’est bien le cas avec Izitso, un opus que Cat Stevens – son nom de scène de l’époque puisqu’aujourd’hui il s’appelle Yusuf Islam – a sorti en 1977. Dix chansons magnifique­s dont deux sont en fait des instrus. Et c’est important de le souligner car ce qui a fait toute l’originalit­é et sans nul doute la notoriété et la qualité de cet opus c’est que Cat Stevens avait – quelle audace ! – utilisé les nouveautés technologi­ques comme, par exemple, le synthétise­ur. Dans l’un des instrus, ce coquin de Cat fait aboyer un chien pendant trois minutes, fallait oser ! Mais le résultat est là. On ne s’en lasse pas. Les fans de Cat Stevens appréciero­nt la première chanson, Remember the Days of the Old Schoolyard, qui est bien dans la veine du chanteur car les autres sont différente­s. Seule cette première chanson connaîtra un succès commercial, ce qui est bien regrettabl­e car les neuf suivantes sont excellente­s, comme I Never Wanted to Be a Star où il évoque des passages de sa vie personnell­e. Un big up ou plutôt un big « miaou » pour cet album de Cat !

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