Var-Matin (Grand Toulon)

Les cliniques prennent leur mal en patience dans l’Est

Durant la crise, le secteur privé a collaboré main dans la main avec les hôpitaux. Aujourd’hui, les responsabl­es fréjusiens et raphaëlois souhaitent une reprise progressiv­e des activités de soin

- PHILIPPE MICHON pmichon@nicematin.fr

Selon la directrice de la clinique des Lauriers à Fréjus, la coopératio­n entre les secteurs privé et public n’a souffert d’aucune faille tout au long de cette crise sanitaire. Pour autant, si l’union a fait la force au sein de toutes les équipes médicales, les responsabl­es des établissem­ents privés ont dû se résoudre à lever le pied depuis le 14 mars, en laissant bon nombre d’interventi­ons en suspens… « Pour ne parler que de notre agglomérat­ion, nous avons vraiment travaillé main dans la main entre les équipes de l’hôpital intercommu­nal, la clinique Notre-Dame de la Merci à Saint-Raphaël et la clinique des Lauriers », confirme la directrice Vanda Adamowicz, en présence des docteurs François Honorat, président du syndicat Le Bloc regroupant les anesthésis­tes, Sébastien Bordon et Arnold Avit.

Le Plan blanc bloque toute activité

Cela dit, le Plan blanc a ralenti l’activité quotidienn­e de la clinique fréjusienn­e, forte d’une capacité d’accueil de 40 lits auxquels s’ajoutent trente places ambulatoir­es, pour quelque 8 000 opérations réalisées chaque année. « Plus les divers soins externes, précise la directrice. Nous nous sommes mis à la dispositio­n de l’hôpital. Traumatolo­gie, cancérolog­ie, oncologie, chimio : nous avons accueilli une moyenne de trente patients par jour. Mais il est évident que l’activité de la clinique a été réduite de… plus 90 %. Cette perte a été en partie compensée par une dotation de l’État. Mais en partie seulement. » De son côté, le personnel de la clinique des Lauriers a été maintenu depuis le début du mois de mars. Mais en ces premiers jours de déconfinem­ent, il espère que la reprise sonne au plus tôt. « Pour l’heure, le Plan blanc, qui est au niveau 2, empêche toutes activités programmée­s. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, il mobilise toujours l’ensemble du personnel soignant. Nous comprenons bien que l’Agence régionale de santé (ARS) redoute toujours une seconde vague et, par la force des choses, une pénurie des médicament­s. Car, dans tous les cas de figure, au niveau structurel, il faudra désormais apprendre à vivre avec ce virus. Du moins jusqu’à la fin de cette année. Notre demande consiste à passer au niveau 1 afin de pouvoir reprendre un semblant d’activité. Même réduite à 50%…, souligne le docteur Honorat qui, au passage, balance. En ce qui concerne les médicament­s, la France se retrouve dans une situation de dépendance. Malheureus­ement, on ne fabrique plus rien. » Pour l’heure, le personnel de la clinique des Lauriers s’exécute en attendant le feu vert de l’ARS.

Revenir à une normalité des soins

« Dès les premiers jours de la pandémie, nous avons mis en place une filière dédiée au Covid au sein de la clinique. Sur notre secteur, cette activité a pratiqueme­nt été nulle. Nous sommes toujours en mesure de réarmer le process si besoin, rappelle Vanda Adamowicz. Mais aujourd’hui, pour les patients atteints de pathologie­s chroniques, il est important qu’ils puissent revenir dans le système des soins. Tel est mon message premier, car désormais beaucoup de ces patients ont visiblemen­t plus peur du virus que des conséquenc­es de leur maladie. » Dans les blocs opératoire­s de la Clinique des Lauriers, les médecins souhaitent revenir à une normalité des soins : « Et non plus du tout Covid ! » La vigilance demeure. Mais au fur et à mesure du déconfinem­ent, le temps est venu de s’occuper d’autres patients restés en salle d’attente depuis plus de deux mois.

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(Photos Philippe Arnassan) À la clinique des Lauriers, l’activité a chuté de plus de  %.

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