Ils ont décidé de rester en télétravail même après la crise
Malgré le déconfinement, la pratique doit rester la norme jusqu’à nouvel ordre. Une mesure satisfaisante pour ces Azuréens et Varois, qui y ont pris goût. Ils nous expliquent pourquoi
Le Premier ministre a appelé le 28 avril toutes les entreprises qui le peuvent à maintenir le télétravail pour leurs salariés, « au moins dans les trois prochaines semaines ». Une bonne nouvelle pour les 58 % de personnes souhaitant travailler plus souvent à distance à l’avenir, d’après l’enquête ‘‘#Montravailàdistance, Jenparle !’’ lancée par res publica en partenariat notamment avec la CFDT et l’association Terra Nova.
« Gagner heures de vie par jour »
Nous vous avons demandé sur les sites du groupe NiceMatin pourquoi vous souhaiteriez rester en télétravail, même après la crise sanitaire. Voici vos réponses. Pour la majorité d’entre vous, il s’agit de gagner du temps, particulièrement celui qui est perdu chaque jour dans les transports. « J’ai demandé à mon employeur de maintenir au moins deux jours de télétravail à cause du trajet domicile-travail. J’habite Saint-Laurent-du-Var et travaille à Cannes, le matin je quitte mon domicile à 7 heures pour prendre le train à 7 h 30 pour commencer à 8 h 30. En télétravail, fini ce trajet et je me sens moins fatiguée et moins stressée de savoir si le train va être à l’heure ou supprimé. Il en est de même pour le retour le soir, pas de stress », nous raconte Nathalie, 47 ans, assistante administrative et commerciale. « Je gagne 2 heures de vie par jour au lieu du trajet NiceMonaco quotidien, donc plus de temps avec ma famille », assure Nicolas, cadre supérieur de 37 ans. « On est moins dérangé par les collègues donc plus efficace ! En même temps, on peut faire tourner une machine ou mettre un plat au four... Et on peut travailler en tenue décontractée », énumère Marie, secrétaire comptable de 58 ans qui réside à Toulon. Parmi les autres bénéfices notables : la baisse de la pollution ainsi que les économies de carburant et de péage.
Des inconvénients... surmontables
Certes, le télétravail est aussi source d’inconvénients. Et on ne parle pas que des douleurs musculaires qu’un environnement inadapté peut engendrer. « C’est difficile de faire la part entre travail et privé, admet Alicia, Dracénoise de 54 ans. À moins d’avoir une pièce bien équipée, il y a trop de tentations : le frigo, la télévision...» «Le seul bémol, c’est de ne pas travailler en équipe. Même si on s’appelle, il y a moins de cohésion, nuance Élodie, 32 ans, gestionnaire d’assurance. Ça me manque de voir les collègues, de discuter des dossiers en direct. On se sent un peu plus isolé. » Pour autant, la Niçoise aimerait télétravailler une semaine sur deux – « celle pendant laquelle je garde mes enfants » – une fois la crise passée. « C’est un bon compromis ! » Même ambiance du côté de chez Brice, 28 ans, digital marketing manager à Sophia Antipolis. « Nous n’avons pas expérimenté de grosses contraintes avec ma femme, qui télétravaille aussi. Mon entreprise a déjà acté de travailler à distance jusqu’en septembre, nous sommes beaucoup plus efficaces ! » La pandémie de Covid-19 aura au moins eu le bénéfice de faire découvrir à certains salariés les bienfaits de ce mode de fonctionnement.