Var-Matin (Grand Toulon)

Municipale­s : tout reste possible

Avec cinq candidats au-dessus de 10 % au premier tour, la course à la mairie ne demande qu’à redémarrer. Reste à savoir comment, quand… et avec qui

- P.-H.C. phcoste@nicematin.Fr

Un vote en juin ? A la rentrée ? Au printemps 2021 ? En adoptant les résultats du premier tour ou en recommença­nt tout de zéro ? Au Pradet comme dans toutes les communes où le scrutin ne s’est pas joué dès le 15 mars, le brouillard est épais concernant la suite de la course à la mairie. S’aventurer dans la politique-fiction garantit des migraines. Premier scénario : le résultat du premier tour est entériné. Pas de suspense pour Hervé Stassinos (LR, 33,95 %), Bernard Pezery (SE, 20,53 %) et Lionel Riquelme (SE, 10,62 %). Ils avaient annoncé rester en lice et n’ont pas changé d’avis. On retrouvera leurs bulletins dans les bureaux de vote. La situation est différente pour Frédéric Fiore (SE, 13,45 %) et Laurent Bailloux (PS-PCF-EELV, 12,87 %). Au soir du premier tour, en choeur, ils avaient mis en action leur promesse de campagne et annoncé se retirer de la course en appelant à voter Pezery pour faire barrage à Stassinos. Depuis, il s’est passé deux mois ne ressemblan­t à rien de connu et, face à une nouvelle situation, ils ont pu changer d’avis. Légalement, à la lumière de leur score, rien ne leur interdit de rester en lice, que ce soit sur leur nom ou en tentant une ultime fois de regrouper l’opposition. Aucun des deux ne ferme totalement la porte à ces hypothèses. « Tout est en réflexion, confie Frédéric Fiore. À cause du confinemen­t, nous n’avons pas pu nous réunir pour en discuter avec les colistiers et avec l’associatio­n. Et puis on ne sait pas comment va se dérouler la suite de l’élection alors la question est prématurée. Nous sommes dans l’attente ». « J’ai besoin de consulter mes colistiers, explique aussi Laurent Bailloux. Aucune décision n’est prise mais la tendance serait plutôt de se dire que le premier tour va être organisé à nouveau et que nous serions, dans ce cas, candidat comme en mars ».

Deuxième premier tour ?

Pour tous les candidats, savoir si on repart de zéro ou si on se limite au second tour est la question clé. « Pour moi, il n’y a aucune raison de refaire le premier tour, tonne Hervé Stassinos. Les Pradétans ont voté. Ils n’ont pas changé d’avis. Ça ne sert à rien de recommence­r ». Une position sur laquelle il retrouve Bernard Pezery. « Je considère que le premier tour est valide. Il faut uniquement organiser le second tour et compte tenu des conditions sanitaires, il me semble que c’est plus prudent de le prévoir à la rentrée. »Pas question cependant de trop tarder pour lui. « La situation actuelle met à mal la démocratie locale et il y a une distorsion entre les candidats au second tour. » Lionel Riquelme, avouant de son côté avoir été déçu par son score en mars, assure ne pas avoir de préférence entre une remise à zéro des compteurs ou un prolongeme­nt du mois de mars. « La partie n’est pas terminée et, quelle que soit la suite, je veux continuer à faire comprendre les enjeux aux Pradétans. Ce qui est important, c’est qu’après ce choc émotionnel fort du confinemen­t, les électeurs puissent avoir le temps de prendre du recul et d’être à l’écoute ». Si prendre ce temps nécessite l’organisati­on d’un « deuxième premier tour », Pierre Karbownik (RN, 5,17 %) et Jean-Louis Savarin (Modem, 3,41 %) assurent quasiment en choeur « ne rien exclure » et pourraient à nouveau tenter de faire entendre leurs voix.

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(Photo doc. F. M.) Cinq des sept candidats pourraient se maintenir pour un second tour… et les sept pourraient être tentés s’il faut recommence­r à zéro.

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