Var-Matin (Grand Toulon)

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

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J’écris du feel-good book, mais je ne veux pas faire du sirupeux non plus... Dans chacun de mes romans, je tiens à mettre en avant un sujet de société plus grave. » Le ton est donné : derrière son allure ultra-girly, avec ses robes vintage esprit années 1940/1950 et son sourire sage, Clarisse Sabard ne fait pas pour autant dans la guimauve. Lauréate en 2016 du Prix du livre romantique avec Les Lettres de Rose, elle a également conquis de nombreux lecteurs avec La Plage de la mariée et Le Jardin de l’oubli. La parution de son dernier titre, La Femme au manteau violet, le 17 mars, au moment précis où les librairies ont été closes, aurait pu lui procurer une certaine angoisse. C’était sans compter sur le soutien indéfectib­le de sa communauté de lecteurs, et sur l’opiniâtret­é de Clarisse Sabard, devenue romancière après avoir eu, à l’âge de vingt-six ans, un AVC hémorragiq­ue. C’est dire si cette guerrière non-violente, qui a cuisiné à tout va pendant le confinemen­t, offert des livres à ses voisins de palier et écrit en un temps record une nouvelle pour une bonne cause, en connait un rayon, en matière de résilience ! Interview.

Le confinemen­t, l’avez-vous vécu de manière active et positive ? (Rires) Oui, ce sont les maîtres-mots ! Je l’ai passé chez moi, à Nice, avec mon compagnon et Armaël, notre fils de sept ans. Nous nous sommes très vite adaptés, parce que déjà nous nous y attendions, ça n’a pas été une surprise... Donc action-réaction ! Dès que le confinemen­t a été annoncé, l’école étant fermée, mon compagnon a demandé à bénéficier de l’arrêt qui a été mis en place à cet effet. Et on a partagé nos journées entre écriture, pour moi, et cours à domicile pour notre fils, qui est au CP.

Côté écriture, vous n’avez pas chômé ? En effet ! J’étais attelée à l’écriture de mon huitième roman, qui est presque terminé. Ce sera une comédie de Noël, qui paraîtra en fin d’année. Et dont l’action se situera dans le même village des Alpes-de-Haute Provence que les deux précédente­s. On retrouvera aussi certains personnage­s, mais qui seront cette fois au second plan. Pendant le confinemen­t, j’ai également écrit une nouvelle, À l’ombre du pommier, parue le  mai dans le recueil solidaire Emmenezmoi, avec un collectif d’auteurs, et dont les bénéfices seront reversés au profit du collectif #protegeton­soignant. Elle se déroule dans le Midwest américain, avec des va-et-vient entre l’époque actuelle et les années . J’ai dû l’écrire, deadline oblige, en moins d’une semaine, mais j’étais très inspirée !

Vous avez aussi participé à un autre recueil qui paraîtra le  mai, Quand le chat n’est pas là, au profit de la SPA ? Oui, aux côtés d’autres auteurs venus d’horizons différents et ayant toujours vécu avec des chats ! Je n’ai pas hésité un instant. Ma nouvelle s’intitule Nom d’un Fernand ! J’y parle d’un chat squatteur de librairie, qui crée du lien social malgré lui. Je me suis glissé dans la peau de cet animal pour la narration, ce qui s’est avéré un exercice intéressan­t et amusant.

Pendant toute cette période compliquée, avez-vous reçu énormément de soutien ? J’ai la chance, en effet, d’avoir une communauté de lectrices très fidèles. Beaucoup ont acheté le roman en numérique, avant de l’acquérir à nouveau en version papier. Il y en a qui l’ont commandé, puisque certaines librairies assuraient des livraisons. À ce propos, j’en profite pour le souligner, les libraires ont besoin d’être soutenus, la situation était déjà difficile pour certains d’entre eux avant, et là, après ces deux mois, elle l’est encore plus. De mon côté, avec le déferlemen­t de messages très enthousias­tes que j’ai reçus, j’ai été rassérénée !

Cette femme au manteau violet, qui est-elle ? Elle s’appelle Charlotte et vit en . Elle arrive de France avec son mari qui est producteur de champagne, et ils vont à New-York pour y faire des affaires. Mais une fois sur place, Charlotte s’éprend de l’homme un peu mystérieux qui les a conviés. Émile, son mari, qui est un homme violent, le vit très mal. Les choses dégénérero­nt à un point tel qu’il la laissera pratiqueme­nt pour morte, avant de s’en retourner en France en emportant ses papiers. Près d’un siècle plus tard, Jo, une héroïne contempora­ine, va découvrir, à la suite d’un problème de santé, l’histoire de Charlotte. Pour ressuscite­r toute cette époque, celle de la Grande Dépression, de la Prohibitio­n et du Cotton Club ,j’aifaitde nombreuses recherches. Ça a été très instructif ! Et à présent, je suis impatiente de retrouver mes lecteurs en signature...

Samedi 6 juin à la librairie Arts et Livres de Mouans-Sartoux de 15 h à 18 h. Rens. 04.22.10.67.86. www.artetlivre­s.com

Samedi 13 juin à la librairie la Pleiade à Cagnes-sur-mer, de 10 h à 12 h. Rens. 04.93.73.23.25. et sur Facebook.

J’ai la chance d’avoir une communauté de lectrices fidèles”

Les libraires ont besoin d’être soutenus”

Clarisse Sabard sera en dédicace :

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