Var-Matin (Grand Toulon)

En Floride, toujours confiné sur un bateau de croisière

Originaire de Monaco et artiste à bord du Scarlet Lady, Nicolas Jelmoni ne peut quitter son confinemen­t, les équipages de bateaux ne pouvant pas prendre de vols commerciau­x aux USA

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Àl’Ouest, rien de nouveau, et l’horizon reste incertain… Nicolas Jelmoni est toujours confiné à bord du Scarlet Lady dans la baie de Miami, en Floride. Un bateau de croisière sur lequel l’artiste originaire de Monaco devait se produire chaque soir. Mais la pandémie a empêché le voyage inaugural de se faire. Et depuis, Nicolas vit dans sa cabine où il s’est installé le 14 février dernier pour le départ du navire d’Europe vers les États-Unis. À la mi-avril, une éclaircie avait fait espérer aux équipages confinés sur le bateau de pouvoir quitter Miami pour retrouver leur pays, mais l’administra­tion américaine empêchant les personnels de bateaux de croisière de monter à bord d’un vol commercial, ils avaient dû rebrousser chemin. Depuis, statu quo. « Après mon faux-depart du 10 avril nous avons tous été deux semaines en isolement complet dans nos cabines. Les jours passaient assez lentement et pour la première fois depuis le début de la pandémie je me suis senti vraiment bloqué, sans vraiment aucune option », raconte Nicolas.

Interdicti­on de circuler dans les parties extérieure­s du bateau. Les repas sont déposés dans les chambres individuel­lement. Seul horizon, l’écran de son téléphone où il partage quotidienn­ement ses entraîneme­nts physiques (via son compte Instagram @NicolasJel­moni), deux fois par jour. « La scène et l’entraîneme­nt ont commencé vraiment à me manquer de plus en plus mais je me rends compte que le fait de partager ces live me permet en quelque sorte de performer et partager avec un public ».

« Personne n’a le virus àbord»

Depuis quelques jours, la compagnie Virgin, qui gère le Scarlet Lady, a rouvert certains ponts du bateau pour que le personnel confiné puisse prendre un bol d’air. « Je peux sortir de ma cabine en portant un masque et en respectant les mesures de distanciat­ion sociale. Et je peux même aller courir, toujours avec un masque ». À bord, Nicolas confirme qu’aucune personne n’a contracté le Covid-19, ni ne présente de symptômes. Pour autant, le Center for Disease Control aux États-Unis ne laisse toujours pas les personnels de bateaux embarquer dans un vol commercial. « Afin de pouvoir nous rapatrier chez nous, la compagnie travaille toujours sur des options de vols charters. Et nous attendons aussi une liste de régulation­s afin de pouvoir prouver que nous ne sommes pas porteurs du virus et possibleme­nt pouvoir accéder aux vols commerciau­x de nouveau ».

« Je ne suis pas à plaindre »

Une évolution qui lui permettrai­t de rentrer à Monaco, car l’activité économique des croisières devrait être encore quelque temps à l’arrêt, et retrouver ses proches. « Ma famille commence bien sûr à me manquer de plus en plus mais je reste tout de même en contact avec eux quasiment tous les jours. Je ne suis pas à plaindre, je suis en bonne santé, nourri et logé, mais le fait d’être bloqué sur un bateau désert n’est pas non plus idéal surtout lorsque l’on voit que le reste du monde commence tranquille­ment à revivre ».

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(DR) Après deux semaines d’isolement complet dans leur cabine, Nicolas et les autres passagers en quarantain­e peuvent maintenant se promener par moments sur les ponts du bateau.

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