Crédit : reprise en vue Focus
Malgré une légère hausse des taux d’intérêt au mois de mai, la crise sanitaire devrait avoir un impact limité sur la capacité des ménages à emprunter
C onséquence logique du confinement et de l’arrêt brutal de la chaîne de l’immobilier, le volume de crédits immobiliers accordés par les banques et organismes de prêt a chuté de près de 20 % au mois de mars. Le montant des nouveaux crédits à l’habitat s’est ainsi élevé à 20,2 milliards d’euros, contre 25,1 milliards en février. « En période normale, un mandataire dépose en moyenne entre 7 et 12 dossiers de prêts immobiliers par mois. Durant le confinement, malgré la dématérialisation des activités, on était plus autour de 2 à 5 dossiers », réagit Ludivine Courret, directrice d’ACE Crédit à Nice, courtier spécialisé dans le prêt immobilier.
Une hausse en trompe-l’oeil ?
Comme on pouvait s’y attendre, l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences économiques ont invité les banques à la prudence. Conséquence après plus de deux mois de crise sanitaire, la tendance haussière des taux des crédits immobiliers se confirme au mois de mai, sur l’ensemble des durées d’emprunts. Selon l’observatoire Crédit Logement CSA, pour les emprunts sur 20 ans la moyenne brute s’établit désormais autour de 1,50 %, contre 1,40 % début avril et 1,10 % à l’automne 2019, un niveau alors historiquement bas. « Suivant les établissements, cette hausse reste très disparate : de +0,20 à +0,50 point selon les dossiers », tempère Ludivine Courret. Après une année 2019 marquée par des taux historiquement bas et une envolée de 9,8 % de la production de crédits, « cette hausse intervient dans un contexte où les autorités financières ont demandé aux banques, dès la fin de l’année 2019, de limiter les prêts au-delà de 25 ans et de ne plus prêter au-delà de 33 % d’endettement », rappelle la spécialiste.
Des conditions d’emprunt toujours avantageuses
Malgré cette hausse, les conditions d’emprunt demeurent favorables en ce mois de mai. « À l’heure actuelle, tous les dossiers bénéficient d’un taux inférieur à 1,50 % », souligne la gérante d’ACE Crédit à Nice. Après ce trou d’air de près de deux mois, la production de crédits immobiliers devrait rapidement reprendre son rythme de croisière : « certaines banques pourraient assouplir leurs conditions pour capter de nouveaux clients », estime la spécialiste. « Désormais, c’est la reprise et les demandes se bousculent » ,se réjouit-elle. Malgré tout, certaines banques pourraient se montrer plus sélectives. Dans ce contexte, « l’accompagnement d’un courtier en crédit immobilier s’avère d’autant plus utile afin de négocier le meilleur taux et les conditions d’emprunt les plus favorables », conclut la spécialiste.