Un « couloir de grêle » a traversé le Var
L’épisode a été aussi bref que violent. Lundi, en début d’après-midi, un phénomène orageux a traversé le Var du nord au sud, amenant de fortes pluies accompagnées de grêle
Née lundi, à la mi-journée, sur les hauteurs entre la Sainte-Baume et le Verdon, la dépression a peu à peu gagné la côte toulonnaise, se déplaçant rapidement et affolant, au passage, les habitants des villages soudainement arrosés. Certains ont été d’autant plus secoués qu’ils ont été frappés par quelques grêlons de la taille d’une bille pendant une dizaine de minutes. La députée de la 6e circonscription s’est rendue, dès hier matin, auprès d’agriculteurs affectés dans la commune de Tourves, tandis que les techniciens de la chambre d’agriculture du Var poursuivaient le recensement des adhérents dont les cultures avaient souffert tout au long du parcours.
Un « couloir de deux kilomètres de large »
Premier constat : le phénomène est très localisé : « depuis Correns et Montfort jusqu’à Toulon, en passant par Le Val, Tourves, la partie ouest de Brignoles, La Roquebrussanne, Garéoult, Méounes, Cuers, les trois Solliès et Toulon », selon la chambre. Une observation confirmée par Anthony Dho, viticulteur et président de la cave coopérative « La
Roquière », à La Roquebrussanne : « On a pris énormément d’eau, mais c’est surtout la grêle qui a fait des dégâts. On a observé qu’elle est tombée sur un couloir de deux kilomètres. Arrivé de l’ouest brignolais, il est passé chez nous entre Garéoult et les lacs Laouciens. Cela s’est ensuite dirigé vers Néoules, puis Méounes, et a descendu le Gapeau. »
Trois ou quatre jours pour dresser un bilan
Du côté des pertes éventuelles : pas encore de constat définitif, car si « on a perdu du feuillage, il faudra surtout observer comment évoluent les grappes qui ont été touchées par la grêle », annonce Anthony Dho. D’ores et déjà, le viticulteur estime que ce sont près de 60 à 70 % des parcelles « bombardées » qui afficheront des pertes. Le bilan pourrait donc s’alourdir d’ici trois ou quatre jours, temps nécessaire pour s’assurer de la survie des pousses. La chambre d’agriculture assure qu’elle est « mobilisée et reste à disposition des agriculteurs et viticulteurs impactés qui ont besoin d’informations et conseils au niveau technique et réglementaire ». L’espoir d’obtenir un classement en état de « catastrophe » est cependant faible, « le risque grêle faisant partie des aléas assurables », rappelle Anthony Dho. Hier, un nouvel orage – sans grêle cette fois – a de nouveau subitement arrosé la Provence verte.