Les lieux de culte rendus aux fidèles
Le collectif de spécialistes présidé par le Pr Delfraissy ne s’est pas mouillé. Il a rendu un rapport sans avis tranché, tout en prudence
Le rapport du Conseil scientifique (CS) sur l’organisation du second tour des municipales n’a guère fait avancer le schmilblick. Le collectif de quatorze spécialistes (épidémiologiste, infectiologues, médecins, sociologue, anthropologue…) présidé par le Pr Jean-François Delfraissy a, en effet, rendu un avis mi-chèvre mi-chou, enrubanné de moult prudence. S’il ne s’oppose pas à la tenue du second tour en juin, il en pose aussi les risques et les incertitudes, dans un flot de considérations parfois contradictoires. Tout en précisant que la décision relève de l’unique responsabilité des autorités publiques, le Conseil scientifique indique d’emblée « qu’il est encore trop tôt pour évaluer le niveau de circulation du
Covid-19 en juin. Les premières estimations ne seront sans doute disponibles que dans quelques semaines. Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral ».
Urgent d’attendre…
Cela étant, le Conseil scientifique souligne que la tenue d’un seul tour de scrutin plutôt que deux (si l’élection était totalement reportée à l’automne), « serait de nature à réduire les risques sanitaires, statistiquement parlant ». Dans tous les cas, il préconise, outre les mesures sanitaires déjà en vigueur lors du premier tour le 15 mars, d’imposer le port systématique du masque, des files spéciales pour les personnes à risque, l’installation de parois en plexiglas et une adaptation en profondeur de la campagne électorale pour en limiter les dangers. Il invite, de plus, « à tenir compte de la situation épidémiologique dans les quinze jours précédant la date décidée du scrutin ». In fine, le Conseil scientifique n’a donc émis aucune recommandation ferme, au regard d’un contexte sanitaire jugé « complexe et incertain ». En gros, il est à ses yeux urgent d’attendre encore un peu pour arrêter une date, la patate chaude étant dans le camp du gouvernement et de lui seul. Dès ce soir, Édouard Philippe recevra les chefs de partis, à Matignon, pour échanger avec eux sur l’option la plus opportune, au vu des éléments communiqués.