La famille à la maison regoûte à la liberté
Après les avoir suivies pendant près de deux mois, nous sommes allés prendre des nouvelles de nos deux familles toulonnaises, pour qu’elles nous racontent leur déconfinement
Après cinquante-cinq jours cloîtrés presque H24 dans leur joli (mais petit) appartement du centre ancien de Toulon, les Demeulemeester ne sont pas mécontents de pouvoir prendre un peu l’air. Pour autant, le retour à la vie d’avant se fait de manière douce et progressive. « Ça fait un peu bizarre, confie Aurélie la, maman. Le lundi du déconfinement, on a invité quelques amis à boire un verre chez nous. On s’est mis sur la terrasse, histoire de ne pas être trop près les uns des autres. En fait, on ne sait jamais trop ce qu’on peut oser, où commencent les risques… » Hormis ce premier apéro déconfiné, les premiers jours du « monde d’après » ont énormément ressemblé aux cinquante-cinq précédents. « Avec Jérôme (son mari, Ndlr), nous avons continué à travailler de la maison. J’aurais pu retourner au bureau, mais avec les enfants, c’est plus simple comme ça. »
Une mamie connectée pour aider aux devoirs
Martin, élève de 6e, a repris le chemin du collège Peiresc ce lundi, avec masque et visière. La première demi-journée de cours a d’ailleurs consisté en une formation aux gestes barrières. « On hésitait un peu à le renvoyer, mais lui avait très envie. Et il ne regrette pas. Il est super content d’avoir repris les cours, retrouvé ses copains. Il étouffait un peu à la maison. » De quoi rendre jalouse sa petite soeur Adèle qui, elle, n’a pas repris le chemin de son école ? « Pas vraiment, rassure la maman, d’autant que désormais elle a des séances de classe virtuelle deux fois par jour. » Des sessions d’une heure, au cours desquelles la maîtresse enseigne la lecture, l’écriture ou les maths à des groupes de six par écrans interposés grâce à une plateforme Cned (Centre national d’enseignement à distance). « C’est un vrai plus, ça donne un rythme », estime la mère de famille.
Pour l’accompagner dans ses apprentissages, les Demeulemeester ont même mis en place un tout nouveau système. C’est désormais la grand-mère qui, à distance, aide Adèle à faire ses devoirs. « On lui envoie le travail à faire par mail, ensuite elles se connectent ensemble en visio. Résultat : mamie est ravie et Adèle aussi est contente et surtout beaucoup plus patiente qu’avec nous. C’est une très bonne surprise. » Aurélie et Jérôme n’ont qu’un regret : ne pas avoir eu cette idée dès le début du confinement.
Week-end au frais
Si la reprise s’est faite en douceur, la première semaine post-confinement s’est tout de même achevée « en fanfare ». « Vendredi, c’était mon anniversaire et j’avais décidé de poser ma journée, raconte Aurélie. Jérôme m’a fait la surprise et on est partis tous ensemble dans le Verdon pour passer le week-end dans un gîte. »
Une première escapade pile dans la limite du périmètre de 100 km. « Ça nous a fait un bien fou. C’est un coin qu’on adore et c’est la meilleure saison pour y aller avec la nature en fleur, les grands espaces et les eaux limpides du lacs », savoure encore Aurélie. Après avoir passé des semaines dans un décor très urbain avec pour seules oasis quelques squares, le dépaysement était total. Et même si la météo n’a pas été radieuse, les Demeulemeester en ont profité pour faire des sports de nature qu’ils affectionnent particulièrement comme la randonnée ou l’escalade. « Ça fait énormément de bien au moral ! », conclut la maman reboostée d’avoir pu renouer avec la nature.