Var-Matin (Grand Toulon)

La musique avant tout ”

- AMANDINE ROUSSEL

Il paraît que c’est de là que tout est parti. Que c’est en Grande-Bretagne que le rock est véritablem­ent né. Claude Baissac en est intimement convaincu. Bon, le monsieur n’est pas forcément objectif. Il le reconnaît lui-même, c’est un grand fan de ce style de musique. Ses dieux s’appellent The Beatles, The Rolling Stones ou encore The Police. Il prend son petit-dej’ au son de The Who, Oasis ou Robert Plant. Son déjeuner est pimenté par les tubes de Gorillaz, Bowie et Muse. Et son dîner prend des airs de concerts de The Cure, U2 et Genesis… On exagère peut-être un peu. Mais vous voyez un peu le genre. Le rock british, c’est carrément sa came, à Claude. La radio aussi. Le Niçois a travaillé dans le milieu entre 1981 et 2000. En tant que producteur, réalisateu­r et programmat­eur. Et si aujourd’hui, il gagne sa vie en tant que concepteur de site Internet, cette passion ne l’a jamais quittée. « Elle est née en écoutant les radios pirates de type Radio Caroline. C’est d’ailleurs quand j’ai visité le bateau en 2013 que j’ai eu le déclic. » Le déclic ? Celui de monter sa propre radio. « Avec Internet, c’est plus facile. » Certes, mais cela demande quand même pas mal de temps et de motivation. Et d’être bien entouré. De ce côté-là, Claude a la chance d’avoir à ses côtés une équipe de choc. Des passionnés comme lui. Des bénévoles comme lui, aussi. Poptastic est une structure associativ­e où chacun bosse de chez soi. En sept ans d’existence, la station a déjà évolué. «Au départ, tout était en anglais et la programmat­ion était plus éclectique aussi. » En 2017, elle passe en français et se recentre sur son ADN : le rock british. « Cela nous a permis de nous démarquer. Je ne voyais pas l’intérêt de faire du sous-Nostalgie ou du sous-RTL 2.» Un pari plutôt gagnant. Les audiences ne cessent de croître. « Elles restent quand même confidenti­elles, comme pour beaucoup de webradios. Les dernières indiquent 25 000 auditeurs chaque mois. »

Toute la programmat­ion est d’ailleurs pensée pour faire plaisir à ce public de niche. « Nous avons plusieurs rendez-vous qui scandent le temps d’antenne. La semaine entre 7 h et 9 h, c’est Jack Brytow, un vieux DJ sur le retour qui squatte l’antenne. » Ce personnage fictif, est un gros râleur, très aigri mais il a l’oreille pour dénicher les meilleurs tubes des années soixante à quatre-vingt. On enchaîne ensuite avec Rock’n’taf. « C’est un peu l’essence de la radio. On couvre toutes les périodes. » À l’inverse en soirée, on passe à Radio Rock. Exit la pop, on se régale de sonorités plus dures. Autre rendez-vous incontourn­able, le samedi après-midi cette fois (de 13 h à 17 h) avec La Big List du pub. « C’est une playlist qu’on compose selon les envies des membres de notre groupe Facebook. Nos auditeurs font ainsi évoluer notre programmat­ion. »

Claude Baissac ne cache pas ses ambitions pour sa radio. « On manque encore de visibilité mais on y travaille », s’enthousias­me-t-il. Poptastic est à la recherche d’un parrain mais aussi de mécènes et de partenaria­ts. Pour élargir sa programmat­ion, elle noue des relations avec des artistes pour qu’ils puissent proposer leur playslist spéciale rock british. « On est en pourparler­s avancés avec Joe Sumner, le fils de Sting par exemple… » La fine équipe radiophoni­que envisage également d’agrandir son horizon en s’intéressan­t aussi au rock US ou australien. Ces futures pastilles, les auditeurs pourront les écouter via le site Internet (poptastic-radio.com) mais aussi via la toute nouvelle applicatio­n télécharge­able gratuiteme­nt. Disponible sur IOS et Android depuis une dizaine de jours, elle a l’avantage d’être simple d’utilisatio­n et sans pub. « On y tenait. C’est comme à l’antenne. C’est la musique avant tout. Très peu de blabla et seulement deux minutes commercial­es par heure. »

Quand on lui a posé la question, la première chose qu’on a entendu c’est un gros soupir. Difficile, voire impossible, pour un passionné comme le fondateur de Poptastic de choisir cinq artistes préférés parmi la multitude de talents qui composent le rock british. Et quand on insiste en demandant en plus le titre d’une chanson, c’est comme s’il n’y avait plus personne au bout du fil ! Malgré le choix cornélien qui s’imposait à lui, Claude Baissac a totalement et très gentiment joué le jeu. Voici le résultat : . The Police : Walking on The Moon . Joe Jakson : Night and Day . Florence + The Machine : Ship to Wreck . Foals : The Runner . Arctic Monkeys : Do I Wanna Know ?

 ??  ??
 ??  ?? Claude Baissac (à droite) avec une partie de son équipe.
Claude Baissac (à droite) avec une partie de son équipe.

Newspapers in French

Newspapers from France