Les producteurs à la relance
Beaucoup ont fait face à la crise. Désormais, leurs espérances se tournent vers la saison estivale
La solidarité n’est pas un vain mot dans le monde agricole et en Pays de Fayence. Et la crise sanitaire aura au moins permis de resserrer encore les liens entre les acteurs de ce secteur qui a su résister en se serrant les coudes et en innovant. A l’initiative du syndicat des agriculteurs du Pays de Fayence, présidé par David Bourg, lequel a remplacé Patrick de Clarens devenu depuis maire de Mons, ils se sont retrouvés au Château des Selves chez la famille Christine pour tirer les leçons, préparer la saison et l’accueil du public qui, si tout se passe bien, pourrait être nombreux et sauver leur saison estivale. Tous les domaines de la filière agricole étaient représentés, que ce soient les maraîchers, les bergers, les apiculteurs, les mimosistes, les viticulteurs... Et tous ont plus ou moins bien bien surmonté la crise jusque-là. Certains ont écoulé leur production via les grandes surfaces du territoire qui ont joué le jeu, d’autres se sont mis à la vente directe à la ferme, qui perdurera certainement après la pandémie, ou ont eu recours aux marchés de plein air à nouveau ouverts, comme à Fayence. Une bouffée d’oxygène pour la relance.
Saison prometteuse ?
Daniel Marin, berger-fromager, estimait que « la réorganisation du marché de Fayence sur la place de l’Eglise, réservée uniquement à l’alimentaire, est une belle réussite ». Les apiculteurs, par la voix de Bernard Vial, de Tanneron, également mimosiste, indiquaient que ce confinement (nous) « a permis de beaucoup travailler sur les abeilles, car nous avions le droit de circuler. Par contre, nous avons du arrêter la vente directe et du coup ce temps libre dégagé a servi à bien nous occuper à l’entretien de notre exploitation ». Au domaine du Château des Selves, Mylène Christine et son fils Martial faisaient aussi le bilan : « Nous travaillons beaucoup avec les hôtels, les restaurants et les bars et bien sûr nous avons loupé toutes nos ventes de Pâques, moment fort de la vente de notre production. Par contre nous devons remercier nos clients qui nous sont restés fidèles en achetant nos produits dans les grandes surfaces ». Tous attendent maintenant avec impatience la réouverture du secteur hôtelier, comme Terre Blanche, des restaurants et l’arrivée en masse des estivants que préparent les hébergeurs du territoire et l’Office de Tourisme Intercommunal, déjà sur le pont. La conclusion revenait au président David Bourg qui réside à Bagnols-en-Forêt : « Nous avons surtout travaillé grâce aux circuits courts. Malheureusement pas tout le monde. Nous sommes dans l’attente du 2e tour des élections municipales pour continuer à mener à bien les projets à long terme engagés avec nos élus, comme l’irrigation par exemple, car nous voudrions enfin un tarif agricole unique, pour le maraîchage principalement. Nous attendons avec impatience le projet européen qui est dans les tuyaux. Mais on le faisait déjà miroiter à nos grands-parents ».