Var-Matin (Grand Toulon)

On révise ses classiques

- PAR AMÉLIE MAURETTE magazine@nicematin.fr

1 Sorti en 2005, Walk the Line, du réalisateu­r américain James Mangold, a vite gagné sa place de grand film. Et on a très envie de le ranger parmi les classiques. Malgré les défauts inhérents aux biopics en général, à savoir la difficulté de montrer en deux heures toutes les nuances d’une personnali­té et l’irrésistib­le envie de faire de son héros le gentil du film, cette biographie du rocker Johnny Cash sur grand écran est une réussite. Pour la performanc­e de son duo d’acteurs principaux, déjà. « L’homme en noir » prend ici les traits du ténébreux Joaquin Phoenix, excellent en génie torturé. Et la chanteuse de country June Carter, sa complice à la ville comme à la scène, reprend vie dans la peau de Reese Witherspoo­n, juste du début à la fin, qui décrochera même l’Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation. Ce n’est d’ailleurs pas la seule récompense qu’obtiendra le long-métrage, outre plusieurs autres nomination­s aux Oscars cette année-là, le film repartira également avec trois Golden Globes : meilleur film musical, meilleur acteur pour Joaquin Phoenix et meilleure actrice, encore. Les deux comédiens, après des mois de cours de chant, interprète­nt eux-mêmes les chansons du couple Carter-Cash, et ça laisse admiratif. Ce film est une réussite, justement aussi, parce qu’il laisse une très grande place à la musique, à la naissance des morceaux célèbres. Les décors, la reconstitu­tion de l’ambiance de ses débuts dans les années 1950-1960, tout est magnifique. Ce film nous plaît, enfin, parce que la vie de Johnny Cash et le mythe qu’il est devenu sont, à eux tout seuls, une histoire incroyable.

2 Après la reconstitu­tion, l’original ! C’est certain, quand vous aurez fini de voir Walk the Line, vous aurez envie de vous refaire toute la discograph­ie de Johnny Cash et June Carter. Alors si on devait choisir un album de Cash, on opterait pour At Folsom Prison. Un disque live enregistré le 13 janvier 1968 lors du concert de Cash à la prison d’État de Folsom, en Californie. Celle-là même qu’il chantait dès 1955 dans son Folsom Prison Blues et qui eu un succès fou, notamment dans les prisons américaine­s d’où des détenus écrivaient au chanteur pour lui réclamer une visite. C’est ce qu’il fera d’ailleurs, plusieurs fois, dans différents établissem­ents avant ce disque. Pour donner vie à son projet de live dans une prison, il retournera à Folsom en 1968, en embarquant June Carter, Carl Perkins, The Statler Brothers et les musiciens de The Tennessee Three. L’album est un carton et relancera la carrière de Cash. Il sera réédité en 1999, avec des morceaux coupés à l’époque, et en 2008, complété par des interviews.

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