Var-Matin (Grand Toulon)

En quête d’instabilit­é pour avancer et définir leur son

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La musique des Parcels est enjouée, presque solaire. En les voyant tirer une tronche de trois kilomètres sur les photos de promo, on pourrait pourtant en douter. Une fois le son lancé, le malentendu est vite dissipé. Venus de Byron Bay, un coin tout à l’est de l’Australie, très prisé des surfeurs, les cinq amis ont posé leurs bagages à Berlin, il y a déjà quelques années. Pour le moment moins en vue que ses compatriot­es de Tame Impala, le groupe est en tout cas une valeur montante. En 2015, un premier EP, Clockscare­d, lui avait permis de se signaler une première fois. On avait découvert des looks rétro, façonnés au gré de visites dans les friperies. Et on avait surtout apprécié la patte des Parcels, entre pop décontract­ée et funk, avec une belle manière de faire cohabiter instrument­s analogique­s et électroniq­ues.

Un single produit par Daft Punk, une première partie de Phoenix

Les poulains du label français Kitsuné n’ont pas dû attendre longtemps pour attirer l’attention de grands noms. La première fois que les Océaniens se sont pointés dans l’Hexagone pour un concert, les Daft Punk étaient présents. Le duo casqué produira même Overnight pour eux. Un premier « mini-hit » à la ressemblan­ce assez prononcée avec certains morceaux de Random Access Memories, le dernier album en date des Daft (2013). En 2017, Phoenix, une référence pour eux, invitait les Parcels en première partie de sa date à l’AccorHotel­s Arena. Pas mal pour des « gamins », dont les âges allaient alors de 20 à 23 ans. Mais il faut croire que ces jeunes loups n’ont pas forcément les dents si longues. Sur leur premier album, Parcels, sorti en 2018, ils avaient pris le risque de ne faire figurer aucun des titres embarqués sur leurs deux EP précédents, Clockscare­d, donc, et Hideout .En parcourant une interview donnée récemment au magazine Magic, on comprend mieux leur démarche. « Je m’ennuie très vite quand je vois des gens faire la même chose. Nous sommes un peu hyperactif­s. Quand on entend trop souvent quelque chose, on se doit de le changer », estimait Patrick Hetheringt­on, le claviérist­e. Ses amis, Jules Crommelin (chant, guitare) Noah Hill (basse), Louie Swain (clavier) et Anatole Serret (batterie) partagent le même état d’esprit. Avec Live Vol.1, leur dernière sortie, ils ont souhaité se lancer un défi, en enregistra­nt dix-huit titres, dont deux inédits, dans les conditions du direct. Pour cela, ils ont pris la direction du studio Hansa, où David Bowie, Iggy Pop, Nick Cave and The Bad Seeds, U2 ou encore REM ont un jour créé. Visiblemen­t pas étouffés par le passé du lieu, ils ont su transfigur­er leurs chansons, souvent très « carrées ». Un réel prolongeme­nt de leurs habitudes de tournées durant lesquelles, d’un soir à l’autre, ils n’hésitent pas à se lancer dans des expériment­ations face au public. En pleine vingtaine, il serait dommage de prendre racine.

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