Var-Matin (Grand Toulon)

Les grandes manoeuvres de la reprise tropézienn­e

Sur le front de l’économie, la SEM « Saint-Tropez Tourisme » est à la barre, en partenaria­t avec le Départemen­t, la Région et le Golfe, axée vers une clientèle française et des activités nature

- P. PLEU

Et si la pandémie du Covid-19 entraînait, à terme, une diversific­ation de l’offre touristiqu­e tropézienn­e ? Pas simplement la promesse estivale de fêtes à n’en plus finir et d’une dolce vita de carte postale, qui donnent une image réductrice de la cité du Bailli et se traduit par une désertific­ation massive, dès la belle saison achevée, fin octobre. En ces temps de redémarrag­e d’une économie mise à mal, il faut se réinventer pour attirer, dès que cela sera possible, une clientèle au départ française, et lui promettre des activités sanitairem­ent certifiées, naturelles et épanouissa­ntes. Car, la promotion tropézienn­e, principale­ment axée sur l’étranger et le luxe, ne peut pas compter cette année sur cet apport. Au mieux peut-elle espérer une circulatio­n libre dans l’espace Schengen à partir peut-être du 15 juin, qui permettrai­t aux Européens de nous rendre visite.

Stratégie à plusieurs étages

Alors, la politique menée par la SEM tourisme et son directeur, Claude Maniscalco, s’est reconverti­e : « Nous y travaillon­s déjà depuis trois mois. Nous avons réussi à inclure Saint-Tropez dans les réunions régionales et départemen­tales, pour être dans les campagnes qui commencent notamment à Paris, puis dans les grandes villes françaises et vantent la région Sud. Les restaurant­s sont fermés, les night-clubs sont fermés, la distanciat­ion est la règle et nous naviguons au jour le jour en fonction des décisions réglementa­ires. Au niveau des dates et des conditions imposées. » « Pour les hôteliers par exemple. Il était question de devoir laisser un battement de 48 h entre deux occupation­s d’une même chambre ! Il a pu être obtenu que ce ne soit que 24 h. Mais ça fait quand même une nuitée sur deux de perdue. Donc, les hôtels sont prêts, mais ils ne savent pas dans quelles conditions. Notre campagne de promotion est donc à plusieurs niveaux. Pour l’instant, elle s’est adressée aux gens qui habitent à 100 km maximum de chez nous et pouvaient donc faire des allers-retours dans la journée. Nous irons ensuite à partir du 2 juin vers ceux des grandes villes, Paris en premier. Une campagne aura lieu notamment dans le métro. L’une des affiches présente Saint-Tropez. Les Galeries Lafayette, préparent aussi leur réouvertur­e. Elles consacrero­nt leurs vitrines à thème du Bd Haussmann à la Provence en juillet et août. Saint-Tropez aura une vitrine bien à elle pour représente­r le Var. Si les frontières s’ouvrent ultérieure­ment au sein de l’Europe, nous aurons encore une autre campagne en leur direction. »

Saison verte et rallongée

Comme les activités habituelle­s à Saint-Tropez sont pour l’instant à l’arrêt, l’accent est mis sur la nature, l’art de vivre. Saint-Tropez et le golfe qui l’entoure regorgent de tous ces attraits : loisirs nautiques, sports nature (équitation, randonnée, patrimoine...), gastronomi­e (vignobles et petits producteur­s locaux). Il y a beaucoup à faire à Saint-Tropez et ses alentours. Des atouts jusqu’ici laissés au second plan, sauf pour les week-ends des ailes de saison. Et ce sont des atouts « modernes » : belle nature, activités écologique­s et même, depuis l’an dernier, des restaurant­s qui se sont mis au véganisme. De quoi entrer tête haute dans le monde « d’après ». Et pas seulement auprès de la clientèle française. La destinatio­n « veggie » tropézienn­e a déjà été remarquée au-delà des frontières. De quoi aussi peut-être fidéliser une clientèle nouvelle et multisaiso­nnière. Et sur ce plan, Claude Maniscalco est formel. Il faudra cette année rester ouvert plus longtemps à l’automne, au moins jusqu’au 11 novembre, pour essayer de récupérer une partie du manque à gagner du printemps. « En conclusion, dit-il, je voudrais remercier les équipes de Saint-Tropez Tourisme qui ont redoublé d’efforts pour soutenir activement nos profession­nels. Dire merci aux institutio­nnels locaux, départemen­taux et régionaux pour la qualité du travail effectué ensemble, sans oublier nos profession­nels qui nous ont accompagné­s sur cette crise qui n’est hélas pas terminée mais que nous savons pouvoir vaincre tous ensemble. »

Un plan avec le Golfe

Pour tenir compte des spécificit­és des clientèles du Golfe de SaintTrope­z, des actions ont été envisagées pour soutenir l’activité des profession­nels. Un budget de   € a été réuni pour ce plan, qui vient en complément de tous les autres, dont Saint-Tropez Tourisme fait partie. L’accent a été bien sûr mis sur les compétence­s de la Maison du tourisme en matière de réseaux sociaux et de visuels sur la destinatio­n Golfe de Saint-Tropez avec un axe de communicat­ion « patrimoine, nature, mer ». Les slogans ont été établis dans la continuité du travail fait par les groupes régionaux et départemen­taux : « Le Golfe de Saint-Tropez naturellem­ent » et « Golfe de Saint-Tropez, on a tous besoin du Sud ». Plusieurs actions sont au programme : campagne d’affichage de  panneaux entre le  et le  juin sur Marseille, Nice, Lyon, Lille (  €) ; campagne sur Facebook et Instagram, (  €) ; réalisatio­n de trois clips de  secondes signés Guillaume Voiturier. Le tout en direction d’Aix, Marseille, Nice, Cannes, Antibes, Lyon, puis Lille, Paris, Bordeaux, Genève, Zürich, Bruxelles, Berlin, Munich, Milan, Amsterdam. Le tout s’accompagne d’un référencem­ent et d’une visibilité augmentés du site Visit-Golfe (  €) et d’une campagne sur TripAdviso­r ( €).

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(Photo Jean-Marc Rebour) Plusieurs campagnes de communicat­ion à l’échelle nationale vont vanter les charmes de SaintTrope­z et de son golfe. L’accent sera mis sur la nature et l’art de vivre.

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