Les avocats plaident pour une reprise moins lente
Toulon Parmi les avocats, des voix s’élèvent pour dénoncer un redémarrage poussif, marqué par l’impossibilité d’enrôler de nouvelles affaires. Le bâtonnier prend clairement ses distances
Après trois semaines de déconfinement, on veut pouvoir travailler ». D’une formule, une avocate au barreau de Toulon croque l’état d’esprit d’un rassemblement décrit comme « spontané », prenant corps hier matin devant le tribunal judiciaire de Toulon. Les avocats soulignent leurs difficultés avec une juridiction qui leur reste trop fermée, tandis que la deuxième phase du déconfinement rouvre bars, restaurants, mais pas le tribunal. En haut des marches, plusieurs justiciables essaient d’obtenir, ici le dépôt d’un dossier – « ha non Madame, ce n’est pas possible »–,làun renseignement sur les tutelles – « allez voir au palais Leclerc, s’ils sont ouverts ». Et repartent bredouilles. L’accès au tribunal est encore très limité. Même pour les robes noires.
Fantôme
Hormis les audiences où ils assistent leurs clients (réservées aux urgences), le suivi des dossiers, l’envoi de pièces, l’inscription à l’audience, et surtout l’ouverture de nouvelles affaires… semblent au point mort. « C’est un mouvement spontané des avocats face à une garde des Sceaux qui est fantôme et a abandonné ses troupes, expose Me Jérémy Vidal, ex-bâtonnier. Les palais sont censés rouvrir, mais il n’y a aucune ligne de conduite nationale, aucune méthode. On ne doute pas de la bonne volonté des chefs de juridiction, mais Toulon ne fonctionne pas bien .»
C’est en se comparant que les avocats toulonnais ont sourcillé. « Je suis allée plaider à Draguignan, pour deux requêtes. Qui se sont tenues normalement, dans le respect des gestes barrières. Il n’y avait pas de sens de circulation dans le palais, ce qu’on nous oppose à Toulon. Il y avait un nombre maximal de personnes dans chaque salle, décrit Me Sophie Caïs. Nous à Toulon, nous n’avons même pas accès aux locaux .»
Les prud’hommes en berne
Sur le parvis, Me Éric Goirand lâche, un brin amer : « Il est assez difficile de s’apercevoir que, dans cette grande maison, on n’est pas chez nous. Alors que nous sommes des auxiliaires de justice .» D’autres avocats témoignent encore d’un certain retour à la normale, ailleurs, quand ici, « le retard s’accumule de jour en jour ». Un retard particulièrement creusé aux prud’hommes, restés totalement fermés. « Depuis le 15 mars, aucune requête ne peut être déposée, observe Me Danielle Déous. Les audiences ne reprendraient qu’en septembre ! Mais il y a des situations d’urgence, comme des salariés qui ne sont pas payés .» Incompréhension relayée par Me Laurent Chouette. « Comment arrive-t-on à des solutions aussi maximalistes [sur les mesures sanitaires] ? À Draguignan, presque toutes les chambres sont ouvertes .»
Contentieux locatif
Ce type de dossier ne peut être traité que par le biais des avocats, si chacune de deux parties opposées est représentée. La date de reprise des audiences n’est pas connue.
Saisie des rémunérations
Deux audiences sont créées, en juin et juillet (exécutions des jugements, recouvrement de pensions alimentaires).
Permanence d’accès au droit : .....