Var-Matin (Grand Toulon)

Contrôles : cafouillag­es et incompréhe­nsions

- F. Z. (AVEC C. C.)

Cela devait être simple comme une lettre à la poste. « Un Français pourrait se rendre en Italie dans le sens où l’Italie ne lui interdirai­t pas l’accès à son territoire et que nous n’interdison­s pas l’accès à notre territoire des ressortiss­ants français quand ils reviennent en France », avait indiqué Édouard Philippe le 28 mai. Et pourtant, à la réouvertur­e de la frontière, hier, il était possible de croiser des Français bredouille­s, contraints à rebrousser chemin, faute de masques. Une minorité malgré tout.

« On regarde qui rentre en France »

« Nous contrôlons les papiers d’identité de ceux qui entrent, explique un militaire italien. Il faut également avoir un masque. En Italie, le port est obligatoir­e et les règles doivent être respectées. La réouvertur­e des frontières n’empêche pas le respect des règles de distanciat­ion. » Des contrôles, on en trouve également de l’Italie vers la France. « Tout le monde est contrôlé, même les Français qui reviennent. On regarde qui rentre en France. On est obligé de justifier que l’on est domicilié ou que l’on travaille en France, d’expliquer pourquoi on est allé en Italie, indique Philippe Vicente, délégué Police aux frontières de Menton, adjoint-chef de brigade. On a déconfiné en France, on est en zone verte ici, on peut circuler librement. De son côté, l’Italie a décidé d’ouvrir les frontières : aux Français de s’adapter. S’ils passent côté italien, il y a un contrôle à leur retour. » De retour, sur l’autoroute, les policiers affirment cependant que les contrôles des ressortiss­ants français sont rares voire inexistant­s.

Sur le bas-côté d’ailleurs, seuls un Allemand et un Italien sont arrêtés et doivent fournir des justificat­ifs. Sollicitée par Nice-Matin, la préfecture a précisé hier soir dans un mail qu’il était «indispensa­ble de se munir de l’attestatio­n de déplacemen­t internatio­nale dérogatoir­e à présenter en cas de contrôle ».

La colère des travailleu­rs transfront­aliers

Des contrôles qui ont provoqué l’ire, hier, des travailleu­rs italiens. Voilà plusieurs jours, déjà, qu’ils se plaignent d’embouteill­ages à l’entrée de la France. « Hier matin, c’était absurde , raconte Roberto Parodi, président de l’associatio­n des transfront­aliers italiens. Ily avait des embouteill­ages énormes dès 7 h. Le matin, quelque 4 500 personnes vont travailler en France. Elles ont attendu parfois jusqu’à 2 h 30. » Une affaire qui est remontée jusqu’au ministère des Affaires étrangères italien. « Le poste Saint-Louis reste fermé. Ça bouche à la frontière à Saint-Ludovic. La France maintient le contrôle jusqu’au 15 juin, alors que les Italiens ont ouvert, commente Philippe Vicente. Comme les collègues gendarmes contrôlent les gens qui rentrent en France, cela crée des bouchons sur un petit kilomètre. » Une explicatio­n qui ne satisfait pas complèteme­nt Roberto Parodi. « Tout le monde est content de revenir en Italie. Certes la France n’a pas ouvert ses frontières, mais on ne comprend pas que cela ait été si compliqué pour nous, travailleu­rs transfront­aliers, de passer. »

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La police et les militaires italiens contrôlaie­nt papiers d’identité et masques hier à la frontière.

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