Var-Matin (Grand Toulon)

Des allergies aggravées durant le confinemen­t

- C. M.

Elles sont fréquentes dans la région, particuliè­rement en cette saison. Il semble cependant que les rhinites allergique­s soient un peu plus nombreuses cette année. En cause ? Les pollens, de graminées notamment, qui sont disséminés par le vent, accentué par le fait que beaucoup d’arbres n’ont pas été taillés ces dernières semaines. C’est en tout cas ce qu’ont constaté le Dr Alain Karoutchi, médecin ORL à La Valette, et ses confrères : «Les rhinites allergique­s peuvent prendre des formes légères ou des formes modérées à sévères. Depuis le déconfinem­ent, on voit plus des formes modérées à sévères. » Au point que le médecin s’interroge : « Est-ce que les gens, pendant le confinemen­t, ont moins fait attention à leur traitement ? Souvent, les patients qui souffrent de formes légères laissent traîner ou prennent le traitement à la sauvette… Est-ce qu’ils ont eu peur d’aller voir leur médecin ? Sûrement aussi. Est-ce que les allergènes ont été plus puissants du fait qu’il y avait moins de pollution ? »

Éviter l’asthme

L’ORL explique aussi que pour certains patients, le confinemen­t à l’intérieur des maisons, sièges de nombreuses allergies, a accentué les symptômes. « Ceux qui sont allergique­s aux acariens par exemple. Plus encore s’ils se sont occupés en faisant le ménage ! » Résultat : « Certains patients sont passés d’une forme de rhinite allergique légère à une forme plus sévère, avec toutes les répercussi­ons que cela implique sur la vie sociale et avec le risque réel de développer de l’asthme, ce qu’on cherche évidemment à éviter… » Autre constat lié à l’épidémie de coronaviru­s : « Pour le traitement des patients souffrant de formes modérées à sévères, on donne de la cortisone par voie nasale. Des gens ont eu peur de poursuivre leur traitement à cause des informatio­ns qui ont circulé sur le risque lié aux corticoïde­s. Tous ces débats sur les traitement­s n’ont pas été de nature à rassurer les patients. » Autre exemple : « La perte d’odorat, qui est un symptôme classique en cas de rhinite allergique – on est gêné pour respirer – et qui est aussi un symptôme du Covid, a poussé certains patients à réclamer un prélèvemen­t. On a beau expliquer que dans leur cas, c’est lié à leur allergie, ils ont besoin d’être rassurés. On a perdu beaucoup d’objectivit­é ! » Reste donc à rappeler qu’en cas de rhinite allergique, il ne faut pas laisser les symptômes s’aggraver. Il faut consulter et ensuite, bien suivre son traitement.

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(Photo Frantz Bouton) La période post-confinemen­t est marquée par un regain de rhinites allergique­s dans des formes aggravées.

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