Réouverture des bars, jour : une nuit sans barrière
Plus attendue qu’un nouveau volet de Star Wars, l’ouverture des bars a presque été « fêtée » comme une soirée de la Saint-Sylvestre, mardi soir. Exemple en centre-ville de Toulon
Toulon. 21 h 30. Il règne un calme presque décevant sur la place de l’opéra. Au zinc d’un établissement qui a, ici, pignon sur rue, personne, si ce n’est serveurs masqués et responsable des lieux. Les consignes sont scrupuleusement respectées. Plus de dix ? Deux comparses devront faire table à part. Rassurant. Même si on a fait mieux niveau convivialité : c’est le prix de la raison… de début de soirée.
Bas les masques
Un peu plus d’une heure plus tard, à quelques mètres, place de l’Équerre, le contraste est saisissant. Alors que la soirée avait démarré, là aussi, sagement (notre édition d’hier), les décibels s’élèvent. Le monde est… fou. Ivre de joie de ces retrouvailles. Les établissements qui l’enserrent, bondés, ont (un peu) espacé leurs tables en terrasse. Certains, en travaux, ont condamné leur comptoir. Provisoirement.
Et là, pas de limite de convives aux tablées. Bas les masques : personne ou presque ne porte le nouvel accessoire top tendance sanitaire du moment. Si ce n’est les employés et cette serveuse dont le bout de tissu, visiblement trop grand pour elle, ne cesse de tomber de son visage. Un carcan. Pour le reste ? Rien n’a vraiment changé, étonnamment. Un groupe d’étudiants se retrouve à grands coups… d’embrassades. Effusion que l’on n’avait guère revue depuis le monde d’avant. Mais qui blâmera cette si spontanée fougue de la jeunesse ?
Le réflexe lavage de mains
La fameuse distanciation physique, elle, rétrécit à mesure que les verres se vident. Et – lien de cause à effet ? – les descentes de gel hydroalcoolique se font moins fréquentes. Seule l’attente aux toilettes semble un brin plus longue qu’habituellement. Peut-être en raison d’un geste qui, en revanche, reste dans toutes les têtes, même en pleine fête : le lavage intensif des mains. Un bon point à l’heure (avancée) où les consignes ne sont plus vraiment la priorité. Minuit passé. Rires et discussions enflammées continuent de fuser sur la place. À l’instar de la musique, qui a toutefois baissé de plusieurs tons. Comme pour fermer en douceur cette sorte de parenthèse enchantée au milieu d’une crise qui a bouleversé notre quotidien. Un moment à part pour retrouver le goût d’une certaine insouciance, du partage et de l’amitié.