Les usagers ne se bousculent pas dans les trains régionaux
À peine 30 % des voyageurs du quotidien ont repris le chemin des gares, depuis le 11 mai. La Région s’en inquiète mais espère retrouver le plein régime à la mi-juin
Le déconfinement a franchi avant-hier une nouvelle étape, mais elle est moins marquée dans les transports régionaux. Cars et trains retrouvent progressivement leur fréquentation. Le port du masque est toujours obligatoire et la règle d’occupation d’un siège sur deux reste en vigueur jusqu’au 8 juin. Le confinement aura-t-il fait naître un désamour des habitants de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour les transports en commun régionaux ?
La voiture plutôt que le rail
Philippe Tabarot, vice-président du conseil régional délégué aux transports, redoute « une persistance des “autosolistes” », ces conducteurs qui ont repris l’habitude de se déplacer seuls en voiture dans leurs trajets quotidiens pour cause d’épidémie de coronavirus. Oublié le covoiturage, le partage de véhicules et surtout les transports en commun. Le nombre d’usagers à avoir repris quotidiennement le chemin des gares est d’à peine 30 % par rapport à avant le Covid. « On est aujourd’hui à environ 70 % du plan de transport au niveau ferroviaire, autrement dit du nombre de trains avant le Covid. En pleine période de confinement, on était à 20% », indique le conseiller régional, qui note le retour des bouchons sur les axes routiers.
Trafic adapté
Le port du masque ou la peur de ne pas trouver de place fait reculer plus d’un usager, plus que le virus lui-même. Aux heures de pointe–de7hà9het17hà 19 h – les wagons ne connaissent plus le rush d’avant. Pourtant, sur ces heures de pointe, des trains plus capacitaires ou plus fréquents – toutes les vingt minutes – ont été prévus, en particulier entre Cannes, Nice et Monaco, mais aussi entre Toulon et Marseille. « L’objectif est de demander à la
SNCF un plan de transport normal ou quasi normal pour l’été dès la mi-juin. » Ce sera alors l’occasion de vérifier si les usagers du quotidien ont pleinement repris leurs habitudes de voyage en car ou en train, pour se rendre au travail.
Instaurer les horaires décalés
Le confinement a installé un nouveau paramètre : le télétravail. Selon Philippe Tabarot, « il va prospérer dans certaines entreprises ». Du coup, il souhaite que dans le nouveau monde de l’après-Covid, la mise en place des horaires décalés dans certaines entreprises fasse partie de la réflexion. « Parce que les tensions dans le ferroviaire sont en général aux heures de pointe », indique-t-il.
Les touristes ciblés
Le transport en commun doit retrouver sa fréquentation « pour éviter une asphyxie sur les routes et autoroutes ». Mais aussi pour se refaire une santé. Toutes les nouveautés sont permises, comme une bonne publicité pour les TER avec indication touristique, quand il y a de beaux paysages sur le trajet. C’est le cas du train des Merveilles qui part de Nice et parcourt toute la Roya. Une opération de communication au niveau national se prépare entre Régions de France et SNCF, alors que les touristes français devraient être particulièrement nombreux sur la Côte cet été. « Ils profiteront de tarifications attractives », précise Philippe Tabarot.
Des masques lavables pour les abonnés
Enfin, le port du masque restant obligatoire, les abonnés des TER pourront recevoir chez eux un masque lavable à condition d’en faire la demande sur la plateforme ZOU. Les masques chirurgicaux continuent pour l’instant à être distribués par la Région dans les gares. Et du gel est mis gratuitement à disposition.