Hyères : Giran dénonce une « alliance improbable »
« Ils veulent me battre. Mon projet c’est Hyères », réagit le maire sortant, au lendemain de la fusion de trois de ses adversaires, Jacques Politi, William Seemuller et Chantal Portuese
Après l’annonce, dans nos colonnes hier, de la fusion derrière Jacques Politi (liste « Hyères tout naturellement ») des candidats William Seemuller (« Hyères citoyenne 2020 ») et Chantal Portuese (« Hyères au coeur ») pour battre le maire sortant... Jean-Pierre Giran n’a pas manqué de réagir. Hier, au cours d’un point presse, la tête de liste de « Une passion pour Hyères » (LR) est revenue sur cette alliance qualifiée de « ligue » et son positionnement pour la suite de cette campagne. « Tout d’abord, je confirme que je me présente avec la même liste qu’au premier tour (lire ci-contre), où les Hyérois m’ont placé en tête avec 14 % d’avance et dans 46 des 49 bureaux de la commune. Il n’y avait aucune autre hypothèse possible. C’est une équipe solide et cohérente », insiste-t-il, soulignant qu’il a passé ces deux derniers mois «totalement investi » dans les problèmes liés à la situation épidémique. « Cela s‘est bien passé à Hyères, mais ce n’est pas fini. »
« La vie démocratique reprend »
Le dépôt des listes clos mardi soir, le nombre de candidats est désormais officiel. Ils seront trois : Jacques Politi, Yves Kbaïer (« Alliances pour Hyères », soutenue par le RN) et Jean-Pierre Giran. « La vie démocratique reprend son cours avec une offre politique nouvelle », relève ce dernier. Il salue au passage les deux listes « restées fidèles à leurs convictions » (Philippe Dao, « Hyères en commun », gauche, et Frank Chauvet, « Hyères en transition », qui étaient en capacité de fusionner au second tour). Et relève la « cohérence » d’Yves Kbaïer qui avait très clairement annoncé sa position (le maintien sans alliance). Un rapide tour d’horizon avant d’aborder le sujet du jour, l’accord scellé par trois de ses adversaires. Une fusion qu’il qualifie « d’amalgame improbable entre trois personnes qui s’aperçoivent aujourd’hui qu’elles auraient des points en commun » . Et de lister : « William Seemuller disait, en mars 2014, ‘‘le FN soutien Politi’’. Mais aussi que sur l’emploi, la gouvernance et les relations avec la Métropole Toulon Provence Méditerranée, ‘‘le bilan (de Jacques Politi 2008-2014) c’est un zéro pointé’’. « Je m’étonne que quelqu’un qui était, il y a encore peu de temps, président des élus socialistes du Var s’allie avec quelqu’un de
(1) droite ». S’il fustige l’union Politi/Seemuller, qui de leur aveu était actée depuis cinq ans (notre édition d’hier), le maire s’interroge sur le positionnement de Chantal Portuese qui a rallié le duo ces derniers jours. «Au conseil, ils ont fait de l’opposition. Chantal Portuese (actuelle maire adjointe sortante, Ndlr) a, elle, voté 100 % de nos délibérations. On ne peut pas être en même temps pour et contre ».
« Cette coalition a fait trois victimes »
Attaqué sur sa fusion avec Francis Roux en 2014, Jean-Pierre Giran répond : « Je rappelle que l’UMP et l’UDI gouvernaient ensemble depuis des décennies. C’était une alliance naturelle ». Comme relevé aussi par de nombreux observateurs du microcosme politique local, l’absence des numéros deux des trois listes dans la fusion l’interpelle. « Cette coalition abracadabrantesque, pour reprendre le Président (Chirac), a fait trois victimes. Et ce ne sont pas trois victimes anonymes. Madame Rocailleux qui a fait des déclarations dimanche
(liste Politi), Mme Gontier-Richard (2) (liste Seemuller., elle ne s’est pas exprimée, Ndlr) et M. Maréchal qui visiblement me soutient (lire ci-dessous). Quand ce genre d’attelage est désavoué par ceux que les mêmes avaient mis en position éminente, c’est n’importe quoi. Je crois que les Hyérois jugeront très sévèrement ce genre de chose. ».
Quels critères de vote ?
Enfin, dans la perspective du second tour, Jean-Pierre Giran formule quatre points qui, selon lui, « doivent être les critères de vote des Hyérois ». « D’abord, c’est la solidité du maire et de son équipe. Elle a été démontrée pendant six ans et encore davantage pendant la crise du Covid. » Et de poursuivre : « La qualité de la gestion financière. Si elle n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui, nous serions à la rue. La crise nous a coûté 5 millions d’euros (exonérations de taxes, ventes de baux non réalisées, dépenses pour l’achat de masques…). On peut passer l’épreuve sans augmenter les impôts ni l’emprunt. » « Troisièmement, il faut incarner de façon crédible une approche environnementale, c’est-à-dire faire ». Et ce dernier d’évoquer son implication pour les parcs nationaux (une loi porte son nom), ou encore l’achat des étangs de Sauvebonne, la relance de l’Opération Grand Site, la multiplication des voies douces… « De l’autre côté, il y a gens fraîchement convertis (allusion à la transition écologique mise en avant par la liste Politi hier dans nos colonnes). » Dernier point, selon lui, « la capacité a démontré dans les actes ce qu’est un élu républicain, c’est-à-dire qui applique les lois de la République ». Et le maire sortant d’étriller «lacapacité de certains à nier l’existence de lois républicaines, votées sous Chirac, Sarkozy, Hollande… Ce n’est pas sérieux ». Et de conclure dans une dernière adresse à ses opposants : « Mon seul projet c’est Hyères. Le leur, c’est de me battre ». 1. Un mandat dont il s’est mis en retrait voilà un an. 2. Notre édition du dimanche 31 mai.