Cogolin : le budget voté avant le second tour
Le budget de la commune a été voté lors de la dernière réunion du conseil municipal. La majorité a finalement validé ce document financier
La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Ainsi, le maire de Cogolin, Marc-Etienne Lansade, déclarait en février dernier ne pas vouloir voter le budget de la commune avant le scrutin. « C’est simplement par souci démocratique, disait-il alors. Les élections arrivent à grands pas et si le maire venait à changer, je ne veux pas que l’on puisse dire que le candidat élu s’est retrouvé avec un budget contraint. Il n’y aura pas d’excuse. » Mais celui-ci a finalement eu lieu lors du dernier conseil municipal, sans que le groupe Dallari ne trouve à y redire [avec le Covid, la date-butoir pour l’adoption du budget a été fixée au 31 juillet, au lieu du 15 ou 30 avril]. Le premier adjoint, Eric Masson, a retracé les grandes lignes de l’exercice.
■ Les chiffres du budget
Le budget s’établit à 18,7 millions d’euros en section fonctionnement et 6,1 M€ en section Investissement. Les dépenses réelles s’élèvent à 15,7 M€. Sur ce poste, les charges du personnel atteignent un taux très haut (58,8 % du budget) : soit 9,5 M€ pour 245 agents et en hausse de 6,5 % par rapport au budget précédent. Le remboursement des intérêts de la dette est en baisse de 20 %. La Ville enregistre une augmentation des recettes (3,18 %), notamment grâce aux produits des services (1,1M€) : stationnement et cantines scolaires. La fiscalité locale collecte 10M € (+2,12 %). La taxe de séjour rapporte 190 000 euros. Les investissements plafonnent à 5,09 M€, plus un report de 884 000 euros. Quelque 892 000 euros seront consacrés à l’équipement, comprenant acquisitions foncières, achat de véhicules et matériels informatiques. 2,5 M€ sont dévolus aux travaux de voirie, éclairage, réfection des écoles et bâtiments sportifs. Les subventions demandées avoisinent les 400 000 euros, tandis que la commune n’a pas prévu d’avoir recours à l’emprunt pour cet exercice. Analysant ce budget, le groupe minoritaire constate que « ce budget est équilibré grâce aux cessions foncières, presque 7 M€ .On ne retrouve pas d’investissements significatifs pour les Cogolinois », a regretté Michel Dallari. La remarque du premier magistrat fuse : « Mettez-vous devant la Maison de santé et expliquez que nous n’avons rien fait. Expliquez à tous les gens qui ont pris 30 % d’immobilier. Si vous êtiez honnête, on a mené des ventes et des acquisition, la maison Brao, le Yacht club [NDLR : cette dernière acquisition dépend du budget de la régie portuaire et non du budget de la ville]. Est-ce que les gens comme vous qui font des procédures politiques sur le projet du Yotel vont les retirer dans l’intérêt général ou pas ? Est-ce que la DDTM qui me demande des logements sociaux et qui attaque les permis de construire va les retirer ou pas ? Oui, forcément de guerre lasse, puisque je vais gagner toutes les procédures aussi longues soient telles. Si vous aviez vraiment voulu vous débarrasser de moi, vous auriez dû me laisser faire ça pendant un seul mandat. Et comme ça, peut-être vous auriez eu ma peau ».(...) J’aurais rêvé construire une école internationale, vous avez contribué à stopper les projets ».
■ Subventions
Avec un volume de 186 000 euros, le premier adjoint a regretté que seules trois associations aient répondu à l’appel de la mairie pour réduire le montant des subsides alloués alors que la crise sanitaire voilait les finances de la Ville.
■ D’adjointe à dircab
Cela ne pouvait pas attendre la fin des élections. Laëtitia Picot a rendu ses délégations et présenté sa démission pour se glisser dans le fauteuil de directrice de cabinet. Pour la remplacer jusqu’à la date du second tour, Elisabeth Caillat, pressentie pour tenir ce rôle sous la prochaine mandature en cas d’élection. L’ex-élue a pris ses nouvelles ses fonctions au lendemain de l’acceptation de sa démission, le 7 mai, précise le maire qui lâche le salaire attribué à cette mission – de l’ordre de 4500 à 5000 euros.
■ Fin de mandat
En fin de séance, le maire Marc-Etienne Lansade a clôturé ce mandat avant le scrutin du 28 juin : « Rendezvous je ne sais quand, avec je ne sais qui. Merci pour tous ceux qui ne se représentent pas, c’est leur choix personnel. Merci de nous avoir aidé à redresser cette ville. Merci à ceux qui vont rester avec moi. Merci à l’opposition d’avoir globalement fait son rôle, malgré quelques anicroches, mais c’est la Commedia del arte, il faut en faire un petit peu. On ne s’est pas si mal entendu, on a eu une forme de respect ». Michel Dallari : «Tout à fait , et on a essayé d’être constructifs.» Marc-Etienne Lansade : « Oui, sauf sur des procédures inutiles. »