Comment BPI France veut donner le moral et l’envie
Acteur majeur du monde économique, la Banque publique d’investissement ne manque pas d’idées ni d’énergie pour soutenir les entreprises dans leur rebond post-Covid. Quelques pistes…
Directeur exécutif Communication de BPI France, Patrice Bégay anime aussi le réseau Excellence : 5 000 entreprises « de croissance », dont 323 dans la région Sud, 110 milliards de chiffre d’affaires, 1 million d’emplois. Au plus fort de la crise, il a bataillé pour mettre sur pied un plan de rebond dont ces paroles d’une chanson de Johnny, qu’il cite volontiers, pourraient résumer l’esprit : donner « l’envie d’avoir envie ».
BPI lance une campagne de com’. Pour qui, dans quel but ? Nous voulons pousser les entrepreneurs à communiquer. C’est un enjeu clé. Il faut, tout de suite, une campagne de reprise pour retrouver en cette sortie de crise de la vraie solidarité, une fraternité. J’avais pensé à ce slogan : entrepreneurs, revive la France. Pour décrire un pays qui se relève et se révèle, comme le font des milliers d’entrepreneurs sur tout le territoire. En fait, c’est le démarrage d’un nouveau projet, d’une nouvelle histoire. Pas un nouveau monde comme certains « sachants » ou gourous le disent un peu partout. Après un stop brutal, mi-mars, nous sommes dans le start & go. Personne n’a proposé des plans garantis par l’État et du chômage partiel comme la France l’a fait. Sans cela, nous aurions vingt millions de demandeurs d’emploi supplémentaires. Aujourd’hui, il s’agit de servir l’avenir.
Comment participez-vous à cet élan ? L’essentiel, pour les entrepreneurs, sera de trouver un nouvel équilibre. Par l’excellence, qui est un combat contre soi-même. Après la crise, la relance. Toutes les tendances s’accélèrent, BPI France accompagne à travers ses métiers. Création, innovation, prêts, garantie, entrée au capital, développement international : nous n’avons jamais arrêté. Le prêt garanti par l’État, prévu pour soulager la trésorerie des entreprises, c’est, à date, plus de demandes préaccordées pour un montant global sollicité de milliards d’euros. Énorme.
Les entreprises peuvent donc compter sur vous ? En partenariat avec les réseaux d’accompagnement, notamment avec les régions, nous finançons la création d’entreprise avec des prêts d’honneur, des microcrédits, des garanties bancaires, tout en offrant un soutien dans le domaine du conseil, du coaching et du mentorat. Car souvent, quand on démarre, on est un peu seul. Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous avions clients actifs et d’un seul coup, il y en a à qui nous avons apporté la garantie. Nous sommes devenus une marque populaire.
De nombreux Français sont tentés de se lancer ? Oui, nous voyons d’anciens salariés que nous soutenons, notamment avec la région Sud, sous forme d’aide à la recherche et au développement pour des projets innovants, individuels et collaboratifs, puis avec des aides au lancement industriel et commercial, parfois en entrant au capital. Sachant que nous sommes partenaires des banques : nous n’intervenons jamais seuls. On propose aussi des prêts sans garantie, longs et patients, pour financer l’immatériel et les besoins en fonds de roulement. Tout en renforçant la trésorerie des entreprises.
Votre optimisme est-il partagé ? Nous formons une seule équipe. L’équipe de France, qui doit faire honneur au monde. Si l’on n’ose pas, si l’on n’innove pas, on meurt.
Comment faire revivre le tourisme, par exemple ? La France est le plus beau pays du monde. Plus de millions de visiteurs étrangers en . Le tourisme est un moteur de l’économie, générant millions d’emplois et milliards d’euros de recettes. On doit soutenir ce secteur. Avec l’État et les partenaires, un pont de cash est lancé, avant un équilibre retrouvé en -. En particulier avec un prêt tourisme, en partenariat avec la banque des territoires, pour un montant de à M€. Mais plus que jamais, les professionnels auront besoin des Français cet été. Ce message leur est destiné : remplissez nos plages, nos campagnes, nos montagnes, et soyez généreux avec le commerce de proximité.