Var-Matin (Grand Toulon)

« Ces mesures se sont imposées à nous », se défend la maison de retraite

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L’affaire Tarditti pose l’épineuse question de l’équilibre entre la protection des résidents en Ehpad, particuliè­rement vulnérable­s face au Covid-19, et le maintien des liens familiaux, jugés primordiau­x pour la santé psychique des personnes âgées. Ainsi, l’Associatio­n des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et de nombreuses familles (une pétition en ligne rassemble près de 30 000 signatures) plaident depuis des semaines pour un alignement des mesures de déconfinem­ent en Ehpad sur celles appliquées à la population générale. « Quand on se remet quelques semaines en arrière, pour l’ensemble des acteurs du domaine, l’objectif était de maintenir le virus à l’extérieur des établissem­ents », rappelle Martine Peron, directrice du pôle Var-Ouest du groupe Korian, dont dépend Le Rosaire, à Sanary. « On a traversé quelque chose d’exceptionn­el, nous n’étions pas dans des certitudes si ce n’est celle de la dangerosit­é du virus s’il venait à circuler dans un établissem­ent. » C’est ce qui avait motivé l’interrupti­on brutale des visites de personnes extérieure­s dans les Ehpad, avant même l’instaurati­on du confinemen­t général à la mimars. « Ces mesures se sont imposées à nous, elles ont été décrétées par les autorités, fait observer Martine Peron. Dès que la possibilit­é des visites a été restaurée, tout en respectant un protocole sanitaire, chacun de nos établissem­ents a décliné ce protocole en fonction de ce que permet la configurat­ion des locaux. Il faut aussi tenir compte de ce que les visites devaient être “accompagné­es”. Nous ne sommes pas allés au-delà des protocoles des autorités de santé. »

« Assurer une protection collective et l’équité »

« On se devait d’assurer une protection collective pour l’ensemble des résidents et du personnel », assume néanmoins la responsabl­e des établissem­ents Korian dans l’ouest-Var. Le coronaviru­s n’y a pas fait de victime, assure-t-elle. Autre impératif dans l’organisati­on des visites : « Le respect de l’équité entre les résidents. » C’est dans ce contexte qu’Ange Tarditti est décédé, au grand dam des siens, qui n’ont pu l’accompagne­r. « Sa disparitio­n nous affecte tous, particuliè­rement les équipes de cet établissem­ent, et nous comprenons la douleur et l’émotion de sa famille, tient à préciser Martine Peron. Nous essayons de rester en contact et d’établir les bases d’une autre relation .»

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