Pourquoi le confinement ne change rien
Les deux mois de confinement ne vont en rien freiner le changement climatique. « Certes, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué, mais cette réduction temporaire due au ralentissement de l’activité économique n’aura pas d’impact significatif sur le changement climatique. Aujourd’hui, le système climatique mondial, qui est une énorme machine, est très perturbé », précise Phillippe Rossello. D’ailleurs, chaque année, en avril, la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est mesurée à Hawaï. Une augmentation de % y a été enregistrée cette année, soit encore une nouvelle hausse, malgré la pandémie et l’économie en recul. Selon Thierry Offre, « la diminution des gaz à effet de serre liée au confinement est une baisse conjoncturelle. Il faudrait mettre en oeuvre des efforts structurels tels que les réclament les contributeurs du GIEC : par exemple, la sobriété et l’efficacité énergétique, mais aussi privilégier les énergies renouvelables par rapport aux énergies fossiles .»
Se parer pour l’avenir Le GREC-SUD travaille sur les scénarios du futur, notamment sur les îlots de chaleur urbains, en liaison avec des architectes, des urbanistes, etc. Selon Philippe Rossello, « des aménagements indispensables sont à réaliser dans les villes, dès maintenant. » Parmi eux : introduire la nature en ville, utiliser des couleurs claires sur les façades des bâtiments et des toiles blanches pour créer un ombrage dans les rues – le blanc absorbe moins la chaleur –, installer des persiennes, éviter les surfaces artificialisées, faire circuler l’air, privilégier les surfaces en eau. En attendant ces aménagements, une solution : quitter les villes pour des zones agricoles, forestières ou périurbaines. Quelques degrés de moins feront la différence.