Cannes : au volant, un récidiviste esquive un contrôle et heurte un policier
Cinq mois de prison ! Voilà la peine dont a écopé Andy. Le 7 avril dernier, ce Lyonnais de 31 ans est contrôlé vers 21 h 30 dans le quartier de La Bocca, à Cannes. Avec son voisin et ami à bord, qu’il conduit pour aller rendre visite à son père, il stoppe sa Renault Mégane. Sans attestation de déplacement en règle – il arrive de Lyon – les policiers municipaux commencent par le verbaliser, tandis que son passager présente ses papiers d’identité. C’est alors qu’Andy, braque ses roues à gauche toute et démarre en trombe. Au passage il heurte le bras d’un des deux policiers avec son rétro. - « Qu’est-ce que tu fais ? », s’écrie le passager désemparé ! - « Je suis à la rue avec femme et enfants, j’ai rien à perdre », répond le conducteur. Les deux fonctionnaires ont juste le temps d’esquiver la manoeuvre et se lancent à la poursuite du fuyard. Celui-ci abandonne son véhicule devant une entrée de garage et s’enfuit à pied pendant qu’on appréhende le passager encore choqué. Andy est rattrapé chemin des Genévriers, où il tentait de se cacher sous une camionnette.
À la rue, il dit vivre dans une caravane aux Arcs
Lundi dernier, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Grasse pour refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui. Le président lui demande de s’expliquer. « Il n’y avait rien devant moi quand j’ai démarré. J’ai pas heurté le policier, c’est lui qui a donné un coup de poing sur le capot », assure-t-il. « Vous avez aussi de nombreux PV électroniques, pour excès de vitesse à bord d’un autre véhicule, avec une carte grise encore au nom de l’ancien propriétaire », poursuit le magistrat. « On est des gens du voyage. Tout le monde se sert de la Clio dans la famille. Ma maison de Vénissieux a brûlé à la suite d’un différend familial. Je me suis réfugié chez ma soeur aux Arcs. Je vis avec ma famille dans une caravane sur son terrain. » « Vous avez bien le permis, mais vous n’avez pas fait le nécessaire pour le régulariser en préfecture car vous n’aviez “pas payé l’autoécole”, aviez-vous déclaré. C’est pour cela que tous les points des infractions relevées n’ont pas pu être retirés, c’est un comble ! », ajoute le président.
Déjà dix-sept mentions à son casier
Son comportement dangereux avait été relevé par un véhicule banalisé, aux Arcs, le 20 février dernier ou il zigzaguait à vive allure pour doubler et franchissait des lignes continues, alors qu’il y avait un fort trafic. Avec dix-sept mentions à son casier judiciaire, ce père de deux jeunes enfants est défavorablement connu pour vols, rébellion, trafic d’armes, violence. Sans activité, il présente de graves troubles, selon son médecin traitant. Pour le procureur de la République,
« les contrôles Covid ont révélé des comportements dangereux d’individus prêts à risquer leur vie et celle des autres ». Il requiert dix mois de prison, dont cinq avec sursis probatoire, maintien en détention, annulation du permis et confiscation du véhicule. Aux intérêts de son client, Me Luc Tran Duy affirme que « le prévenu souffre de troubles chroniques graves, de schizophrénie. En rupture de traitement, c’est une véritable bombe à retardement. Il faut qu’il se soigne. Après les faits, il n’a eu de cesse de s’excuser ». Le tribunal condamnera Andy à cinq mois de prison avec maintien en détention et suspension du permis pendant six mois et confiscation du véhicule.