Les appels à manifester contre les violences policières se multiplient
Ils ont été lancés pour aujourd’hui dans plusieurs villes, malgré l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes pour cause de crise sanitaire
Des appels à manifester aujourd’hui contre les « violences policières » ont été lancés. A Paris, des familles de victimes réunies en collectifs invitent
à « se promener sur le Champ-de-Mars, dans le respect des gestes barrière, pour y prendre une photo devant la tour Eiffel »
avec les hashtags# Laissez Nous Respirer ,# Justice Pour Toutes Les Victimes et #Pas De Justice Pas De Paix. Les organisateurs appellent à « amplifier le mouvement international de solidarité contre l’impunité des forces de l’ordre », alors que les rassemblements se multiplient après la mort aux Etats-Unis de George Floyd, un Noir de 46 ans asphyxié par un policier [lire en page suivante]. Mardi, une manifestation interdite par le préfet de police a rassemblé à Paris au moins 20 000 personnes à l’appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré, un jeune homme noir mort en 2016 après une interpellation par des gendarmes. La Préfecture de police de Paris a, d’ores et déjà, interdit la tenue de deux rassemblements prévus aujourd’hui devant l’ambassade des Etats-Unis en hommage à George Floyd, mais ses organisateurs, la Ligue de défense noire africaine, a décidé de les maintenir estimant que « manifester est un droit inaliénable ». « Il faut que ces gens qui ont envie de manifester trouvent une autre manière d’exprimer ce besoin-là parce qu’il faut quand même ne pas oublier la situation sanitaire » liée à l’épidémie du coronavirus, a jugé, hier, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. L’état d’urgence sanitaire, en vigueur pour l’instant jusqu’au 10 juillet inclus, interdit tout rassemblement de plus de dix personnes dans l’espace public.
Nombreux appels sur Facebook
A Bordeaux, un collectif appelle à rendre « hommage aux victimes de violences policières et du racisme systémique » en brandissant des pancartes à l’évocation des noms des victimes. Cette « action non violente, statique et silencieuse » doit durer « 45 minutes » avec port du masque et respect de la distanciation physique. D’autres appels circulent sur Facebook, sans jamais dépasser quelques centaines de participants annoncés, à Nantes, Limoges, Poitiers, Marseille ou Lille, où au moins 2 000 personnes ont défilé jeudi soir, malgré l’interdiction de manifester. A Nice, deux rassemblements prévus aujourd’hui et demain ont été interdits par le préfet des Alpes-Maritimes.