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Les salles de sports musclent leur offre L’épidémie enfin sous contrôle Nice T1: pas de vol avant
Alors que s’ouvre le premier weekend sans restriction des déplacements au sein de l’Hexagone, c’est une bonne nouvelle. «On peut dire qu’actuellement, raisonnablement, l’épidémie est contrôlée », a estimé hier sur France Inter le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé de guider les autorités. Elle n’est pas pour autant terminée : «Le virus continue à circuler, en particulier dans certaines régions », a-t-il souligné, « mais il circule à une petite vitesse. » Chiffres à l’appui : «Làoùonavait [...] autour de 80 000 nouveaux cas par jour début mars avant le confinement, on estime qu’on est maintenant autour de 1000cas» , a-t-il détaillé. « Ça montre bien qu’il y a une réduction importante. Et puis surtout, on a tous les outils pour dépister ces nouveaux cas. »
Quatre scénarios pour la suite
Dans ce contexte, le Conseil scientifique prépare la suite. Il a publié jeudi un nouvel avis recommandant de se préparer à « quatre scénarios probables » pour les mois à venir, allant d’une « épidémie sous contrôle » àune « dégradation critique ». Le premier, « le plus favorable », envisage seulement quelques foyers «localisés pouvant être maîtrisés » . Les deuxième et troisième envisagent respectivement « des clusters [foyers, Ndlr] critiques laissant craindre une perte de contrôle des chaînes et contamination » et « une reprise progressive et à bas bruit de l’épidémie, plus difficile à identifier ». Enfin, le dernier serait celui d’une « dégradation critique des indicateurs » de suivi de l’épidémie, traduisant « une perte du contrôle » de cette dernière. « Nous pensons que c’est le scénario numéro un, c’est-à-dire un contrôle de l’épidémie, qui est le plus probable. C’est lié à la fois aux conséquences du confinement, c’est lié au fait que ce virus est peut-être sensible à une certaine forme de température », selon JeanFrançois Delfraissy. Néanmoins, le texte souligne la nécessité de préparer des « mesures appropriées » à chacun de ces scénarios, dans le but d’« éviter un nouveau confinement généralisé ». Ces mesures doivent être « élaborées dès maintenant » pour pouvoir les «activer le plus rapidement possible ».
Se focaliser sur les personnes vulnérables et les métropoles
Le Conseil scientifique propose de les préparer « avec les acteurs notamment territoriaux », dans le cadre d’un « plan de prévention et de protection rapprochées » visant « à augmenter l’efficacité des mesures prises tout en limitant l’impact social et économique de l’épidémie ». Un tel plan devrait inclure «le renforcement des mesures barrière et de distanciation », telles que le « port du masque obligatoire dans tous les lieux confinés ». Il suggère aussi « la mise en oeuvre renforcée de la stratégie “tester, tracer, isoler”, un plan de protection des Ehpad, une protection renforcée par confinement volontaire des personnes les plus vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé, un plan destiné aux personnes les plus précaires, ainsi qu’un ensemble de mesures à mettre en oeuvre dans les métropoles, qui sont particulièrement exposées, notamment en Île-de-France ». En revanche, « quoi qu’il arrive, on ne pourra pas refaire un confinement généralisé en France », estime Jean-François Delfraissy dans un entretien au Parisien. « La première fois, il était indispensable, on n’avait pas le choix, mais le prix à payer est trop lourd », a-t-il ajouté : « La population ne l’accepterait sûrement pas, les conséquences économiques seraient majeures et, même d’un point de vue sanitaire, cela n’est pas souhaitable », fait-il valoir, rappelant « qu’en dehors du Covid, il y a eu tous les autres malades qui ont eu des retards de diagnostic durant cette période ».