L’agglo tente de relancer l’économie et le tourisme
La crise sanitaire va laisser des traces. Réunis jeudi au sein de l’auditorium du pôle Chabran, les élus ont adopté une série de mesures pour tenter d’amortir au mieux le choc
Une mobilisation générale doit être à mon sens décrétée. Nous devons tous intervenir : Etat, Europe, Régions, Département, intercommunalités et communes. Nous avons tous notre rôle à jouer pour tenter d’atténuer cette crise. Pour jouer notre rôle d’amortisseur économique et social. » L’heure est grave, et le président de Dracénie Provence Verdon agglomération (DPVA) ne s’y trompe pas. Avec sept délibérations au menu du dernier conseil communautaire, les débats se seront essentiellement concentrés autour de la relance de l’animation économique et touristique du territoire, plus que jamais nécessaire.
L’emploi en souffrance
Et Olivier Audibert Troin d’étayer ses propos : « Après la crise sanitaire, voici venu le temps de la crise économique. Sur le plan national, une chute de 11 % du PIB est prévue sur l’année 2020, avec un déficit public jamais atteint, un chômage qui évolue aujourd’hui à plus 860 000 demandeurs d’emploi. Sur notre territoire, nombre de TPE et de PME ne rouvriront pas après cette crise... » Et localement, les chiffres en matière d’emploi s’affolent au compteur. « Les données de Pôle emploi sont très inquiétantes. Fin avril, les demandeurs d’emploi de catégorie A ont grimpé de 11 % sur notre territoire. Fin mai, nous en étions à +24 %. De la même façon, les radiations ont chuté de 67 %. Toutes les tranches d’âge sont touchées de façon égale. » Quant à l’offre, elle a elle aussi significativement chuté : «-44% sur les offres en intérim, - 39 % pour les services administratifs, - 25 % dans les métiers du spectacle, - 26 % dans l’agriculture, - 20 % dans l’hôtellerie et la restauration. » Si l’inquiétude est de mise en matière économique, elle l’est tout autant sur le plan social. « À titre personnel, c’est ce qui m’inquiète le plus. Ce nécessaire confinement a fait des ravages. Plus de 700 000 de nos anciens sont restés complètement isolés, sans lien vers l’extérieur. Les taux de suicide ont explosé. Tout comme les violences conjugales et les violences parents/enfants. Sans parler du décrochage scolaire. »
« Tous au resto »
Après avoir listé un certain nombre de dispositifs d’ores et déjà mis en place pour soutenir l’économie locale : gratuité dans les transports publics, soutien au monde économique, aides aux entreprises, soutien au réseau de lecture publique... Olivier Audibert-Troin en présentait un nouveau : l’opération « Tous au resto ». « L’activité touristique de notre territoire ne peut s’envisager sans nos 230 restaurants traditionnels. Ils sont pourvoyeurs d’une offre d’emplois importante. Et ils sont l’image de marque de notre territoire. » Fortement impactés pendant la crise, ces établissements continuent de l’être avec la mise en place de mesures de distanciation sociales qui limitent le nombre de couverts et entraînent de nouvelles baisses de chiffre. « Nous avons donc décidé d’éditer 11 000 tickets-restaurants, infalsifiables, d’une valeur faciale de 10 euros. Chaque commune de l’agglo recevra une dotation en fonction du dernier recensement de l’Insee. Je recommande aux maires de les attribuer aux foyers les moins aisés. De peut-être penser aussi aux soignants qui ont été au combat, ou à l’engagement des pompiers et des forces de l’ordre également. » Ces tickets pourront être dépensés jusqu’au 30 septembre. Les restaurateurs pourront se faire rembourser jusqu’en novembre. « Le dispositif a été testé avec succès. Il est simple à mettre en place, et sans lourdeur administrative. », souligne le président.
Un plan tourisme
Plus largement, l’agglo a adopté un plan de relance touristique. Charge à Valérie Marcy, vice-présidente au tourisme, d’en présenter les points principaux. « Avec 3,3 millions de nuitées pour près de 153 millions d’euros de retombées économiques, le tourisme constitue un des secteurs clés du développement économique de l’agglo. La pandémie impacte très
fortement ce secteur. Il nous faut donc mettre en place un certain nombre d’actions en matière de développement et de promotion touristique de façon à faciliter les reprises d’activités (lire ci-dessus) .» L’ensemble de ces actions sera pris en charge par le budget annexe de l’Office intercommunal de tourisme pour un montant estimé à 73 000 euros. Et Olivier Audibert-Troin d’enfoncerleclou: « Il faut communiquer sur notre territoire. Même si les frontières européennes s’apprêtent à rouvrir, les réservations touristiques se feront principalement sur le plan national. Nous avons donc tout intérêt à lancer des campagnes en ce sens. » Gageons que les retombées soient au rendez-vous.