Var-Matin (Grand Toulon)

Pas de prime pour le personnel soignant : « C’est une injustice »

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Une motion de soutien au personnel du Centre hospitalie­r de la Dracénie (CHD), cosignée par Fabien Matras, député de la 8e circonscri­ption du Var, a par ailleurs été adoptée. Celle-ci a pour vocation de solliciter le ministre de la Santé pour que soit attribuée au personnel la prime gouverneme­ntale de 1500 euros. Clairement remonté, c’était au tour de Richard Strambio, président du conseil de surveillan­ce du CHD, de la présenter. « Dès le début de la crise le CHD s’est transformé en un navire amiral de lutte contre le Covid-19. Tous les services ont été mobilisés de façon exemplaire. Dans ce contexte, le choix de ne pas octroyer la prime de 1500 euros au personnel du CHD semble parfaiteme­nt injuste, alors que les autres hôpitaux du groupe hospitalie­r du départemen­t l’ont obtenue et que la méthode de comptabili­sation des cas Covid-19 ne semble pas avoir été identique partout. » D’autant que cette décision intervient au moment où le manque de moyens dans le secteur de la santé est dénoncé de toutes parts. « Cette injustice ne fera qu’augmenter la colère des personnels d’un hôpital déjà impacté par des restrictio­ns budgétaire­s et la désertific­ation médicale », poursuivai­t l’élu. Si notre gouverneme­nt fait la sourde oreille, nous en prendrons acte... Mais il s’agit là d’une injustice. Tout ceci ne tient pas debout. Pardonnez le fait que je m’emporte ! Mais je souhaite que nous soutenions l’hôpital public. » Une prise de parole qui se concluait sur une salve d’applaudiss­ements.

« Il faut hausser le ton »

Ce à quoi renchériss­ait Olivier Audibert-Troin : « Vous avez raison de vous emporter. Pour la défense du territoire, il faut de temps en temps hausser le ton. Cette affaire est injuste. Un soignant vaut un autre soignant. Je ne pense pas que ceux du CHD se soient roulé les pouces... Tout le monde était débordé. Tout le monde a pris des risques. » Et de dénoncer une santé à deux vitesses. «Audelà de cela, il existe un réel danger que nous soulignons depuis de nombreux moi... : on est en train de bâtir des hôpitaux de seconde zone dans ce départemen­t. Lorsque l’on commence à dire qu’un soignant a le droit à une prime, mais pas l’autre, alors qu’il a les mêmes diplômes, la même passion pour son métier, on voit poindre petit à petit des établissem­ents moteurs et d’autres de second rang... Nous ne pouvons pas laisser passer cela. Draguignan a subi suffisamme­nt de départs de service public. Nous tenons à notre hôpital, il faut le faire savoir. C’est un signal pour l’avenir : nous ne nous laisserons pas faire. »

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