Var-Matin (Grand Toulon)

Ultime conseil : chacun a campé sur ses positions

Alors qu’il se retrouvera face à son opposante, lors du 2nd tour, le candidat-maire a présenté les comptes de la commune. À chacun sa vision

- N. SA.

En ouvrant la dernière séance municipale avant le 2e tour et l’accession d’une nouvelle majorité à la tête de l’exécutif tropézien, le maire JeanPierre Tuveri a demandé une minute de silence en mémoire des personnes qui ont succombé au Covid-19. Une assemblée déjà en mutation : avec la démission de l’élu d’opposition, Patrick Gasparini, c’est Géraldine Guigues qui lui succède dans les rangs de l’opposition. Grand absent de ce conseil pour l’épilogue de 40 ans d’histoire politique à SaintTrope­z, Jean-Michel Couve : l’élu a préféré ne pas « servir de caution et encore moins de faire valoir en siégeant à cette réunion de dupes », développan­t le principe qu’en campagne électorale, «par souci d’équité, la loi impose aux maires sortants de ne pas organiser de manifestat­ions publiques de promotion des réalisatio­ns passées ». Or, l’ordre du jour consiste essentiell­ement à la présentati­on par le maire des Comptes administra­tifs des budgets communaux pour l’année 2019. C’est-à-dire du bilan de ses actions pour l’année 2019. »

Un maire tout miel

Tout au long de ce conseil municipal destiné donc à entériner les comptes de l’année écoulée, Jean-Pierre Tuveri a soigneusem­ent évité tout éclat de voix ou un quelconque agacement. Devant les remarques de l’opposition, le candidatma­ire a fait profil bas. « Je le note » aura été la réponse la plus fréquente du premier magistrat.

Interpréta­tion des chiffres

Si dans son exposé des comptes 2019, le maire s’est réjoui « d’une bonne santé financière » et que « la commune n’a pas actionné de levier fiscal depuis 2016 » ,la présentati­on des chiffres peut voiler la réalité : difficile d’occulter que le budget de la ville est d’ores et déjà plombé, (1/6e des finances) par le contentieu­x du jardin Signac, condamnant StTropez à payer 6,3 M d’euros. Et a obligé la municipali­té à réduire la voilure et à revoir ses priorités. Pour présenter un budget, favorable, « vous oubliez de dire que vous transférez des recettes du port (600 000 euros) et des parkings (600 000 euros) vers ce budget, a également estimé l’opposante Vérane Guérin. C’est une présentati­on artificiel­le ». Pour le maire, tout a été fait dans les clous : «Cequia été accepté par les services fiscaux. Légalement, cela ne nous est pas reproché. Ce sont des choix, le budget de la ville est le plus fragile ». Michel Mède l’a ensuite interrogé sur l’indemnité du jardin Signac. « L’a-t-on payée ? » Le maire a évoqué l’existence d’une garantie fiscale demandée au requérant qui gèle pour l’instant le paiement : « Évidemment, cette somme est inscrite au budget 2020, et sera payée si elle doit l’être », indique le premier magistrat. Vérane Guérin, enchaîna alors sur l’opération d’équipement du stade Marcel-Aubour, avec un crédit ouvert de 5 M d’euros [3,6 M d’euros bloqués dans le budget 2020 en décembre 2019]. « Il faut bien avoir en tête que vous avez prévu 5 M d’euros pour ce chantier ». Silence poli de JeanPierre Tuveri. Question aussi sur une ligne de crédit de 1,7 M d’euros pour « dépenses imprévues ». Le maire précise : « face aux incertitud­es des recettes communales avec le COVID, on a augmenté cette ligne. On va attendre la fin de saison pour connaître le montant des recettes ». Et que recouvre donc la provision de 200 000 euros pour les contentieu­x a voulu connaître Vérane Guérin ? « C’est une provision pour le contentieu­x avec la SAGEM pour lequel 500 000 euros ont déjà été inscrits », arguant qu’un expert avait estimé le risque à 740 000 euros. Pour rappel, Sagem réclame 54,5 M d’euros à la ville.

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(Photo N. S.) Minute de silence en mémoire des personnes décédées des suites du Covid.

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