La polémique enfle aux USA sur la répression des manifestants
La polémique montait, hier, aux Etats-Unis face à la répression policière des manifestations contre les inégalités raciales, en quête d’un nouveau souffle après dix jours de rassemblements qui ont embrasé le pays et les hommages rendus la veille à George Floyd. Plusieurs vidéos montrant des interventions policières musclées face à des manifestants pacifiques ont émergé ces derniers jours. La dernière en date, diffusée jeudi soir, montre un manifestant fermement repoussé par un policier alors qu’il est seul face à des dizaines d’entre eux dans la ville de Buffalo, à l’extrême nord de l’Etat de New York. On y voit l’homme, âgé de 75 ans, tomber en arrière, sa tête heurtant lourdement le sol, et personne pour lui porter immédiatement secours. Un premier communiqué officiel affirmait que le manifestant, qui saignait abondamment et semblait avoir perdu connaissance, avait « trébuché et chuté ». Devant l’indignation provoquée par cette réaction, deux policiers impliqués dans l’incident ont été suspendus, et le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo a appelé vendredi à ce qu’ils soient limogés.
Le maire de New York hué
Le maire de New York, Bill de Blasio, s’est aussi fait huer, jeudi, par des milliers de personnes lors d’une cérémonie pour George Floyd à Brooklyn pour n’avoir pas condamné une charge de la police intervenue la veille au soir contre des manifestants qui ne commettaient aucune violence. Dans un éditorial, le New York Times appelle le maire, qui a imposé un couvre-feu d’une semaine mardi après des scènes de pillage au coeur de Manhattan, à «ouvrir les yeux » et à cesser d’affirmer que la police faisait preuve d’une grande « retenue », comme il l’a répété jeudi. À l’autre bout du pays, dans l’Etat de Washington,
la maire de Tacoma a demandé le limogeage de policiers impliqués dans la mort d’un homme noir le 3 mars, après la diffusion d’une nouvelle vidéo semblant les montrer en train de s’acharner sur l’homme, déjà plaqué au sol au bord de la route.
Washington : soutien de la maire
À Indianapolis, dans le Midwest, la police enquêtait après la publication d’une autre vidéo montrant des policiers sortant matraques et gaz poivré lors de l’arrestation d’une manifestante dimanche. Dans la capitale Washington, où la police avait violemment dispersé lundi une manifestation pacifique près de la Maison-Blanche, la maire Muriel Bowser a appelé, hier, Donald Trump à retirer les forces fédérales déployées dans sa ville et fait peindre en lettres capitales le slogan Black Lives Matter (Les vies noires comptent) sur une artère menant au siège de l’exécutif américain.