Var-Matin (Grand Toulon)

Hôpital public : une prime à  euros « pour tous »

Opposés à une prime « à deux vitesses », les trois syndicats du centre hospitalie­r alertent les députés. Le président du conseil de surveillan­ce, le maire Hubert Falco soutient les personnels

- CATHERINE PONTONE

Quatre députés, une lettre commune : celle adressée, ce jeudi 4 juin, par les trois représenta­nts des syndicats du Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne (FO, CGT et CFDT), réunis en intersyndi­cale. Comme ils l’ont, aussi, écrit au directeur, au délégué varois de l’Agence régionale de santé, et au ministre de la Santé, ils sont opposés au versement d’une prime « à deux vitesses », promise par le gouverneme­nt selon une répartitio­n géographiq­ue. Si le Var est un des quarante départemen­ts où son montant est de 500 euros, le Chits fait partie d’une liste d’établissem­ents pouvant prétendre par dérogation à une prime de 1 500 euros. Or seuls 40 % des effectifs pourraient en être bénéficiai­res, un quota défini sur instructio­ns ministérie­lles et appelé à être validé par un décret modificati­f à celui du 14 mai.

Le quota des  % : «c’estnon»

A douze jours de la réunion du Comité technique d’établissem­ent (CTE) au sein du Chits (18 juin), la pression monte chez les personnels. « Nous ne pouvons que nous insurger contre ce quota national et son applicatio­n locale », écrivent Jean-Eric Lodevic, secrétaire général de FO, Manon Magagnosc, secrétaire générale de la CGT, et Franck Fabre, secrétaire de la section CFDT, aux députés Geneviève Levy, JeanLouis Masson, Emilie Guérel, et Cécile Muschotti. Ils dénoncent la division des personnels : « Nous voulons 1500 euros pour tous les personnels y compris pour ceux des Etablissem­ents d’hébergemen­t pour personnes âgées dépendante­s (Ehpad) et unités de soins de longue durée (USLD) », insistent-ils. Pour les syndicats, l’équation est simple : à mobilisati­on identique, prime identique, et non trois primes comme ils l’ont « découverts au Chits : 1500 euros pour 40 % des personnels ; 500 euros pour 60 % d’entreeux ; et 1000 euros pour les personnels des Ehpad et USLD », alertaient-ils, hier matin, dans un courrier adressé à Hubert Falco, président du conseil de surveillan­ce. Celui-ci soutient les personnels, réfutant les primes à plusieurs vitesses (lire ci-dessous). « L’ensemble des personnels s’est mobilisé, chacun à son niveau, chacun dans son domaine de compétence avec un investisse­ment quotidien remarquabl­e », rappellent les représenta­nts syndicaux. Ils ne se sont pas privés de faire une piqûre de rappel au ministre de la Santé sur la mobilisati­on de l’établissem­ent durant la crise sanitaire : « Organiser l’ouverture et la gestion des lits de réanimatio­n du départemen­t afin d’accroître la capacité ; gérer les tests du Départemen­t à travers son laboratoir­e ; réceptionn­er puis distribuer les masques et les gants dans tous les établissem­ents de santé, médicosoci­aux et Ehpad ». Cet investisse­ment n’a pas échappé aux parlementa­ires, comme ont déjà répondu à l’intersyndi­cale les députés Emilie Guérel et Geneviève Levy. Sans cette mobilisati­on à tous les niveaux de l’hôpital, « l’établissem­ent n’aurait pu se restructur­er », tiennent à rappeler les représenta­nts des plus de 4000 personnels des trois sites de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, Clemenceau à La Garde, et George-Sand à La Seyne. Dans cette lutte contre le coronaviru­s, ils se sont investis pour prendre soin de la population atteinte ou non du Covid-19, et s’exposant au risque de contaminat­ion durant cette pandémie.

Les personnels n’ont pas été épargnés

« Les personnels n’ont pas été épargnés, souligne l’intersyndi­cale. 103 agents ont été déclarés positifs au

Covid ; 126 ont été testés négatifs très symptomati­ques avec arrêt de travail. Tous les services ont été impactés par le fait que certains patients détectés au Covid plus, après plusieurs jours d’hospitalis­ation pour d’autres pathologie­s, ne présentaie­nt pas les symptômes classiques (fièvre, toux...).» Ces profession­nels de la santé ne se sont pas mobilisés et « investis dans l’espoir de toucher une prime », préviennen­t les représenta­nts des personnels. C’est « la conscience profession­nelle et la notion du service au public » qui expliquent cet investisse­ment. Et c’est « parce que c’est leur coeur de métier qu’ils ne comprennen­t et n’admettent pas cette distinctio­n dans les conditions d’attributio­n », insistent-ils. Ils ne manqueront pas de le rappeler le 16 juin lors de la grande journée nationale d’actions de la Santé et de l’action sociale.

Préavis de grève pour le  juin

Au plan local, la CGT-FOCFDT du Chits a prévu de déposer un préavis de grève reconducti­ble avec l’associatio­n des médecins urgentiste­s de France (Amuf) Var Toulon-La Seyne. Pour peser dans le Ségur de la santé au niveau national, et signer, aussi, l’ordonnance locale pour obtenir des moyens humains, financiers et matériels.

 ?? (Photo Patrick Blanchard) ?? Valérie Saragossa, adjointe à Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritair­e FO, Manon Magagnosc, délégué CGT du Chits et Linda Pilon, membre de la CGT, lors du deuxième mardi de la colère devant l’hôpital Clemenceau à La Garde (de gauche à droite).
(Photo Patrick Blanchard) Valérie Saragossa, adjointe à Jean-Eric Lodevic, secrétaire général du syndicat majoritair­e FO, Manon Magagnosc, délégué CGT du Chits et Linda Pilon, membre de la CGT, lors du deuxième mardi de la colère devant l’hôpital Clemenceau à La Garde (de gauche à droite).

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