Hôpital public : une prime à euros « pour tous »
Opposés à une prime « à deux vitesses », les trois syndicats du centre hospitalier alertent les députés. Le président du conseil de surveillance, le maire Hubert Falco soutient les personnels
Quatre députés, une lettre commune : celle adressée, ce jeudi 4 juin, par les trois représentants des syndicats du Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (FO, CGT et CFDT), réunis en intersyndicale. Comme ils l’ont, aussi, écrit au directeur, au délégué varois de l’Agence régionale de santé, et au ministre de la Santé, ils sont opposés au versement d’une prime « à deux vitesses », promise par le gouvernement selon une répartition géographique. Si le Var est un des quarante départements où son montant est de 500 euros, le Chits fait partie d’une liste d’établissements pouvant prétendre par dérogation à une prime de 1 500 euros. Or seuls 40 % des effectifs pourraient en être bénéficiaires, un quota défini sur instructions ministérielles et appelé à être validé par un décret modificatif à celui du 14 mai.
Le quota des % : «c’estnon»
A douze jours de la réunion du Comité technique d’établissement (CTE) au sein du Chits (18 juin), la pression monte chez les personnels. « Nous ne pouvons que nous insurger contre ce quota national et son application locale », écrivent Jean-Eric Lodevic, secrétaire général de FO, Manon Magagnosc, secrétaire générale de la CGT, et Franck Fabre, secrétaire de la section CFDT, aux députés Geneviève Levy, JeanLouis Masson, Emilie Guérel, et Cécile Muschotti. Ils dénoncent la division des personnels : « Nous voulons 1500 euros pour tous les personnels y compris pour ceux des Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et unités de soins de longue durée (USLD) », insistent-ils. Pour les syndicats, l’équation est simple : à mobilisation identique, prime identique, et non trois primes comme ils l’ont « découverts au Chits : 1500 euros pour 40 % des personnels ; 500 euros pour 60 % d’entreeux ; et 1000 euros pour les personnels des Ehpad et USLD », alertaient-ils, hier matin, dans un courrier adressé à Hubert Falco, président du conseil de surveillance. Celui-ci soutient les personnels, réfutant les primes à plusieurs vitesses (lire ci-dessous). « L’ensemble des personnels s’est mobilisé, chacun à son niveau, chacun dans son domaine de compétence avec un investissement quotidien remarquable », rappellent les représentants syndicaux. Ils ne se sont pas privés de faire une piqûre de rappel au ministre de la Santé sur la mobilisation de l’établissement durant la crise sanitaire : « Organiser l’ouverture et la gestion des lits de réanimation du département afin d’accroître la capacité ; gérer les tests du Département à travers son laboratoire ; réceptionner puis distribuer les masques et les gants dans tous les établissements de santé, médicosociaux et Ehpad ». Cet investissement n’a pas échappé aux parlementaires, comme ont déjà répondu à l’intersyndicale les députés Emilie Guérel et Geneviève Levy. Sans cette mobilisation à tous les niveaux de l’hôpital, « l’établissement n’aurait pu se restructurer », tiennent à rappeler les représentants des plus de 4000 personnels des trois sites de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, Clemenceau à La Garde, et George-Sand à La Seyne. Dans cette lutte contre le coronavirus, ils se sont investis pour prendre soin de la population atteinte ou non du Covid-19, et s’exposant au risque de contamination durant cette pandémie.
Les personnels n’ont pas été épargnés
« Les personnels n’ont pas été épargnés, souligne l’intersyndicale. 103 agents ont été déclarés positifs au
Covid ; 126 ont été testés négatifs très symptomatiques avec arrêt de travail. Tous les services ont été impactés par le fait que certains patients détectés au Covid plus, après plusieurs jours d’hospitalisation pour d’autres pathologies, ne présentaient pas les symptômes classiques (fièvre, toux...).» Ces professionnels de la santé ne se sont pas mobilisés et « investis dans l’espoir de toucher une prime », préviennent les représentants des personnels. C’est « la conscience professionnelle et la notion du service au public » qui expliquent cet investissement. Et c’est « parce que c’est leur coeur de métier qu’ils ne comprennent et n’admettent pas cette distinction dans les conditions d’attribution », insistent-ils. Ils ne manqueront pas de le rappeler le 16 juin lors de la grande journée nationale d’actions de la Santé et de l’action sociale.
Préavis de grève pour le juin
Au plan local, la CGT-FOCFDT du Chits a prévu de déposer un préavis de grève reconductible avec l’association des médecins urgentistes de France (Amuf) Var Toulon-La Seyne. Pour peser dans le Ségur de la santé au niveau national, et signer, aussi, l’ordonnance locale pour obtenir des moyens humains, financiers et matériels.