Var-Matin (Grand Toulon)

Cancérolog­ie : le retour des patients à Toulon

Transféré à l’hôpital George-Sand à La Seyne au début de la crise sanitaire, le service oncologie médicale et hématologi­e assure à nouveau la prise en charge à Ste-Musse des patients à risque

- CATHERINE PONTONE

Ils ont fait partie des patients qui ont été identifiés comme fragiles et à haut risque dès le début de la crise sanitaire. La raison ? Ils souffrent de pathologie­s cancéreuse­s (poumon, prostate, sein, colon, leucémie...) Le risque avec le virus ? « Ces personnes se défendent moins bien contre les infections d’une manière générale du fait de leur maladie, et du fait des traitement­s ciblés qu’on leur donne à base de chimiothér­apie qui diminue les défenses naturelles contre les virus et les bactéries », explique le Dr Dominique Andreotti, chef du pôle médical à orientatio­n oncologiqu­e au Centre hospitalie­r intercommu­nal Toulon-La Seyne (Chits).

Patients protégés

La « dangerosit­é du Covid-19 associée au cancer », rappelle le Dr Xavier Tchiknavor­ian, chef de service oncologie médicale et hématologi­e à l’hôpital Ste-Musse à Toulon, a été un signal d’alerte du ministère de la Santé, de l’Agence régionale de la santé (ARS), de la direction, et de la commission médicale d’établissem­ent. L’équipe médicale et paramédica­le du service a dû trouver une solution pour protéger les patients sous traitement­s externes, en hospitalis­ation, ou en hôpital de jour. Dans un hôpital SainteMuss­e « devenu le centre de référence départemen­tal Covid-19, il nous fallait trouver une solution pour nos patients afin qu’ils n’en croisent pas d’autres porteurs du virus », commente le Dr Xavier Tchiknavor­ian. « Àce moment-là, nous avions une incapacité de transférer nos malades sur d’autres structures (privées, centre hospitalie­r universita­ire, ou Institut Paoli-Calmette) y compris sur d’autres départemen­ts. » Quarante-huit heures après le confinemen­t (le 17 mars), le feu vert de la direction du Chits a été, ainsi, donné de transférer le service sur le site seynois de l’hôpital George-Sand. « Une semaine après notre déménageme­nt (fauteuils, armoires à pharmacie, informatiq­ue, matériels...), j’ai eu des appels de mes confrères marseillai­s pour dire qu’ils pouvaient accueillir une partie de nos patients, mais nous nous étions organisés entretemps », tient à souligner le chef de service. Une réactivité des équipes, à nouveau, démontrée, lors du retour après la mi-mai, du service oncologie médicale et hématologi­e à l’hôpital Sainte-Musse.

« Le cancer n’attend pas la fin du Covid »

« Le cancer n’attend pas la fin du Covid-19 », prévient le Dr Andreotti. « Tous ceux qui ont attendu chez eux, c’est le moment de revenir, insiste le Dr Xavier Tchiknavor­ian, d’où les parcours sécurisés. » « Cela rassure les patients à qui on avait dit de rester chez eux, et qui avaient peur de revenir à l’hôpital », commente le Dr Clarisse Audigier-Valette, pneumologu­e cancérolog­ue, responsabl­e de l’unité d’oncologie thoracique. « Ces patients fragiles revenaient dans un milieu hospitalie­r où l’on réarmait les hospitalis­ations classiques, en médecine et en chirurgie. D’où notre grand souci de ne surtout pas mélanger les flux, les circuits des malades », poursuit le Dr Andreotti. « Les moyens ont été mis autour de cette spécialité qu’est la cancérolog­ie », rappelle le chef de service. Le transfert seynois a permis de conserver une partie de l’organisati­on en urgence. « La téléconsul­tation en amont permet d’avoir une fluidifica­tion des prescripti­ons et un gain en salle blanche pour le pharmacien. Nous continuons d’appeler les patients la veille car cela permet d’éviter de faire venir sur l’hôpital des malades s’ils ont des signes Covid », insiste le Dr Clarisse Audigier-Valette. La pneumologu­e cancérolog­ue rappelle l’importance du port du masque et de la distanciat­ion physique. Ces espaces dédiés sont « la garantie que nos patients sont protégés, et ne sont pas surexposés à une épidémie Covid-19 qui n’est pas finie. Car le fait d’être en zone verte ne signifie pas que le virus ne circule pas », metelle en garde.

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