Cancérologie : le retour des patients à Toulon
Transféré à l’hôpital George-Sand à La Seyne au début de la crise sanitaire, le service oncologie médicale et hématologie assure à nouveau la prise en charge à Ste-Musse des patients à risque
Ils ont fait partie des patients qui ont été identifiés comme fragiles et à haut risque dès le début de la crise sanitaire. La raison ? Ils souffrent de pathologies cancéreuses (poumon, prostate, sein, colon, leucémie...) Le risque avec le virus ? « Ces personnes se défendent moins bien contre les infections d’une manière générale du fait de leur maladie, et du fait des traitements ciblés qu’on leur donne à base de chimiothérapie qui diminue les défenses naturelles contre les virus et les bactéries », explique le Dr Dominique Andreotti, chef du pôle médical à orientation oncologique au Centre hospitalier intercommunal Toulon-La Seyne (Chits).
Patients protégés
La « dangerosité du Covid-19 associée au cancer », rappelle le Dr Xavier Tchiknavorian, chef de service oncologie médicale et hématologie à l’hôpital Ste-Musse à Toulon, a été un signal d’alerte du ministère de la Santé, de l’Agence régionale de la santé (ARS), de la direction, et de la commission médicale d’établissement. L’équipe médicale et paramédicale du service a dû trouver une solution pour protéger les patients sous traitements externes, en hospitalisation, ou en hôpital de jour. Dans un hôpital SainteMusse « devenu le centre de référence départemental Covid-19, il nous fallait trouver une solution pour nos patients afin qu’ils n’en croisent pas d’autres porteurs du virus », commente le Dr Xavier Tchiknavorian. « Àce moment-là, nous avions une incapacité de transférer nos malades sur d’autres structures (privées, centre hospitalier universitaire, ou Institut Paoli-Calmette) y compris sur d’autres départements. » Quarante-huit heures après le confinement (le 17 mars), le feu vert de la direction du Chits a été, ainsi, donné de transférer le service sur le site seynois de l’hôpital George-Sand. « Une semaine après notre déménagement (fauteuils, armoires à pharmacie, informatique, matériels...), j’ai eu des appels de mes confrères marseillais pour dire qu’ils pouvaient accueillir une partie de nos patients, mais nous nous étions organisés entretemps », tient à souligner le chef de service. Une réactivité des équipes, à nouveau, démontrée, lors du retour après la mi-mai, du service oncologie médicale et hématologie à l’hôpital Sainte-Musse.
« Le cancer n’attend pas la fin du Covid »
« Le cancer n’attend pas la fin du Covid-19 », prévient le Dr Andreotti. « Tous ceux qui ont attendu chez eux, c’est le moment de revenir, insiste le Dr Xavier Tchiknavorian, d’où les parcours sécurisés. » « Cela rassure les patients à qui on avait dit de rester chez eux, et qui avaient peur de revenir à l’hôpital », commente le Dr Clarisse Audigier-Valette, pneumologue cancérologue, responsable de l’unité d’oncologie thoracique. « Ces patients fragiles revenaient dans un milieu hospitalier où l’on réarmait les hospitalisations classiques, en médecine et en chirurgie. D’où notre grand souci de ne surtout pas mélanger les flux, les circuits des malades », poursuit le Dr Andreotti. « Les moyens ont été mis autour de cette spécialité qu’est la cancérologie », rappelle le chef de service. Le transfert seynois a permis de conserver une partie de l’organisation en urgence. « La téléconsultation en amont permet d’avoir une fluidification des prescriptions et un gain en salle blanche pour le pharmacien. Nous continuons d’appeler les patients la veille car cela permet d’éviter de faire venir sur l’hôpital des malades s’ils ont des signes Covid », insiste le Dr Clarisse Audigier-Valette. La pneumologue cancérologue rappelle l’importance du port du masque et de la distanciation physique. Ces espaces dédiés sont « la garantie que nos patients sont protégés, et ne sont pas surexposés à une épidémie Covid-19 qui n’est pas finie. Car le fait d’être en zone verte ne signifie pas que le virus ne circule pas », metelle en garde.