Le personnel soignant en force à Draguignan
La mobilisation ne faiblit pas : hier, 700 manifestants se sont rassemblés devant la sous-préfecture
Ils étaient masqués mais pas muselés. Hier, au départ de la sous-préfecture, 700 manifestants selon les syndicats (400 de source policière) ont battu le pavé dracénois pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital, le tout en plein plan Ségur de la santé. Médecins, aides-soignants et infirmiers, personnels administratifs et techniques des établissements sanitaires, des Ehpad du public comme du privé ont répondu à l’appel des quatre organisations syndicales (CGT, Force ouvrière, Sud Solidaires et CFDT) pour faire entendre leur colère et réclamer des mesures concrètes : «Des bras, des lits et du pognon ! ». « Nous avons été en première ligne pendant trois mois. Et l’on nous refuse la prime de 1 500 euros alors que les élus du conseil municipal de Draguignan
viennent de s’octroyer une augmentation de leurs indemnités de 20 % ! Cela me scandalise ! », lâche Sandrine Respaud, infirmière en pneumologie à l’hôpital.
L’augmentation des élus ne passe pas
« Je suis choquée. Ils se servent sur les impôts locaux alors qu’il n’y a pas d’argent », poursuit-elle. Difficile de digérer une telle mesure à l’heure où les emplois sont précarisés, les salaires gelés ou dévalorisés. « L’argent va toujours au premier de cordée et pas aux premiers de corvée », affirme un représentant de la CGT qui entend poursuivre le combat pour obtenir que le CHD (centre hospitalier de la Dracénie) obtienne une prime Covid égale à celle de Fréjus. Un peu plus loin, Sophie Guichon,
déléguée syndicale CGT à la polyclinique de Notre-Dame, rappelle que dans le privé le salaire de base est inférieur au Smic et que les conditions de travail se dégradent aussi. « Il ne faut pas oublier que dans le privé les soignants sont moins bien payés. Il est temps que la situation change », martèle la jeune femme, venue avec une cinquantaine de ses collègues de la polyclinique NotreDame représentant tous les services. « Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vu autant de personnels de santé mobilisés. Mais où sont ceux qui nous applaudissaient ? », glisse une autre infirmière déçue. « Aujourd’hui on applaudit plus, on agit ! » Après avoir observé une minute de silence en hommage aux personnes décédées du Covid-19 (patients et personnels), de nombreux soignants sont venus accrocher aux grilles de la sous-préfecture la « médaille de la honte ». Un geste symbolique salué par la foule. Le cortège a ensuite défilé boulevard Clemenceau avant de prendre la direction de la permanence du député de la 8e circonscription Fabien Matras (2). Là, les revendications ont été scandées une nouvelle fois avant que les syndicats ne préviennent : « Le gouvernement ne parviendra pas à déconfiner notre colère ». 1. En présence entre autres de représentants de la France Insoumise, du Parti communiste. 2. Le député souligne dans un communiqué la mobilisation sans faille du personnel soignant de Draguignan. Au sujet de la prime Covid inférieure aux CH de Fréjus, Brignoles et Toulon, il dénonce une décision absurde. Retrouvez son communiqué sur notre site internet www.varmatin.com