La carrière de Tourris booste le budget
C’est une séance « trois en un » à laquelle ont participé les élus revestois, lundi après-midi. Traditionnellement répartis entre l’hiver et le printemps, le débat d’orientations budgétaires, le vote du budget et l’examen du compte administratif se sont enchaînés. Une entorse aux habitudes permise par le législateur en raison de la crise sanitaire. Résultat : une réunion fastidieuse de près de trois heures, au cours de laquelle on a pu constater que malgré les circonstances extraordinaires et le passage par les urnes le 15 mars dernier, pas grand-chose n’a changé au pied du mont Caume.
Jackpot monégasque
De retour sur les bancs de l’opposition, Jean-Philippe Feraud (Pour le Revest, une alternative de démocratie) a interrogé le maire sur le coût que représente le covid pour la commune. Ange Musso a sorti sa calculette et estimé le total des frais engagés par la Ville à environ 110 000 euros. « Cela ne comprend pas la baisse des recettes, que nous n’avons pas encore chiffrée », prévient l’élu. Un coup dur, mais rien d’insurmontable tant les résultats financiers s’inscrivent en vert foncé au bas des documents comptables. En 2019, la commune affichait un résultat positif d’un peu plus de 950 000 euros (300 000 euros de mieux qu’un an avant) ce qui devrait permettre d’amortir les effets de la crise.
Pas de changement de cap
Une « cagnotte » notamment obtenue grâce à l’activité de la carrière de Tourris et le juteux contrat qu’elle a obtenu avec un chantier dans la principauté de Monaco. Rien qu’en 2019, ce partenariat a généré pour la commune 250 000 euros, qui s’ajoutent aux 700 000 euros versés par la Someca pour le reste de son activité. Pour 2020, avec la fin du contrat monégasque et un ralentissement de l’activité, le maire ne table « que » sur 500 000 euros « Toutes les communes n’ont pas la chance d’avoir une telle source de revenus », a rappelé Jean-Philippe Féraud, lorsque le maire s’est plu à souligner que Le Revest est « une des communes les moins imposées du Var et sans doute la seule qui n’a pas un euro de dette ». Crise ou non, le maire a annoncé souhaiter maintenir le cap. Taux inchangés pour les taxes, pas d’emprunts et poursuite des investissements prévus : déménagement des services techniques avec toiture photovoltaïque, réalisation du potager municipal, travaux énergétiques à l’école élémentaire, ateliers d’artistes…
« Une mascarade »
L’opposition a voté contre ce budget 2020. En raison de désaccords sur le fond, mais surtout sur la forme et le fonctionnement du conseil. « Nous n’avons que les grandes lignes, il manque des précisions au niveau des chiffres. Je regrette que la commission finances ne soit pas réunie plus souvent. Je ne souhaite pas participer à cette mascarade », a lancé Jean-Philippe Féraud. Sur le fond, l’opposition réclame d’avantage d’investissements « pour la jeunesse, l’éducation et la solidarité ». Plus largement, elle aimerait un programme d’investissements pluriannuels plus ambitieux. Mais peu probable qu’elle soit entendue par le maire. Fraîchement reconduit avec plus de 66 % des voix, Ange Musso a fait une promesse : « Nous allons appliquer le programme pour lequel les Revestois nous ont réélus ! »