Boudjellal débarque à la présidence

Grâce à la médiation de la Ville, Claude Joye et Mourad Boudjellal sont enfin tombés d’accord sur la gouvernance du Sporting. L’avenir leur appartient...

Enfin. Après des mois de négociations. De tergiversations. De crispations. Le dossier Sporting a pris hier une nouvelle tournure. Positive... De celle qui redonne le sourire. Pousse à l’optimisme. Dégage l’horizon d’un club moribond. Incapable, depuis des années, de sortir le nez à la fenêtre. Jusqu’à replonger dans l’anonymat du National 2... Enfin. Claude Joye et Mourad Boudjellal sont à un coup de crayon d’un accord qui fera date. Et c’est Hubert Falco, dans son costume de médiateur, qui en a fait hier l’annonce.

La partie n’était pas gagnée d’avance

« Je viens d’avoir monsieur Joye au téléphone. Il m’a affirmé qu’il souhaitait travailler avec monsieur Boudjellal. Qu’il était décidé. Il n’y a plus qu’à tout finaliser .» Face au maire de Toulon, l’ancien président du RCT saisit la balle - ronde cette fois - au bond. « Je confirme que j’ai fait à l’actionnaire majoritaire une proposition conforme à nos accords pris lors de la dernière réunion en mairie. » Voilà pourquoi l’édile n’aurait pas compris que Claude Joye n’accepte pas. Même si la partie n’était pas gagnée d’avance et qu’il y a fort à parier que le maire de Toulon a pesé de tout son poids pour doter sa ville (15e de France) d’un club de football digne de son nom. « Ne parlez pas d’ingérence s’il vous plaît. Avec mes adjoints, nous avons uniquement oeuvré dans l’intérêt des Toulonnais. » A commencer par ceux en culottes courtes qui n’ont pas eu la chance, comme leurs aînés, de connaître la Rascasse en Ligue 1. Ces 900 licenciés du Sporting en mal d’identification... Que dire aussi des supporters, sevrés de résultats. En mal d’émotions. De rêves quand grillent les merguez au stade.

Eux aussi n’ont jamais lâché leur Rascasse et méritaient un mariage plutôt qu’un obscur divorce. Ces fidèles sont aujourd’hui à deux doigts d’une nouvelle ère. D’une nouvelle aventure avec Boudjellal en président directeur général du Sporting. « Vous serez donc maître du sportif et devrez informer l’actionnaire tous les mois. Et vous le savez, mon souhait le plus cher est d’accéder à l’élite » prévenait Hubert Falco, qui aura donné de sa personne pour que le club ne soit plus personne. Cette fois, le premier magistrat n’acceptera pas que soit enclenchée la machine arrière. Vendredi 26 juin, Joye et Boudjellal devront faire table rase du passé et parler d’une seule voix. « Je suis garant de cet accord » avançait d’ailleurs Hubert Falco. Comme pour chasser le coquin de sort et rappeler, aussi, au chef d’entreprise toulonnais, l’immense attente placée en lui.

Quelques détails à régler

« Monsieur le maire, vous le savez, Toulon, c’est ma ville. Mon coeur répondait Mourad Boudjellal. Ilyaeuune avancée déterminante de la part de Claude Joye et je la salue. Nous allons ainsi vers une finalisation. A nos avocats de régler les derniers détails... » A lui aussi de faire place nette sur les propositions entassées sur son bureau. A commencer par celle, pharaonique, très vraisemblablement, dans la sphère Ligue 1. « Une fois que le 26, ce sera signé pour le Sporting, je me désengagerai de mon projet. Je veux aussi que ma gouvernance à Toulon soit sécurisée sur la durée. » On voit mal Claude Joye s’y opposer. L’intérêt des deux entrepreneurs est désormais commun. Construire un grand club dont Toulon pourra être fier. Dont ils pourront être fiers. Le Sporting vient d’emprunter un nouveau chemin...