LA FÊTE MALGRÉ TOUT
La musique célébrée demain Face à la crise, le Var tente de garder le tempo Le virtuel en soutien cette année
À Hyères, c’est la musique qui viendra à vous
Pas question pour Hyères de renoncer à la Fête de la musique tant cet événement, qui ouvre la partition de l’été, est un contre-pied symbolique au silence imposé par le confinement. Pour les bars et restaurants, c’est aussi un encouragement à faire vivre la saison après une période atone. Encore fallait-il s’entendre sur la définition de Fête de la musique en période de distanciation et gestes barrières. La préfecture du Var a été claire : interdiction de positionner des groupes musicaux statiques sur le domaine public. Il n’y en aura donc pas demain soir, contrairement à ce qui avait été programmé. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a précisé hier le vade-mecum de la fiesta : « Les concerts spontanés ne sont pas autorisés. » Et pour les bars, cafés et restaurants, « l’organisation de concerts relève de la responsabilité de l’exploitant du lieu : ils sont déconseillés dès lors qu’ils sont susceptibles de générer des rassemblements non maîtrisés sur la voie publique », expliquait-il hier matin, tout en rappelant qu’ils restent autorisés « dans le respect des règles sanitaires » (lire par ailleurs).
Le concert de Zebda et Massilia annulé
Hyères a toujours eu une fière Fête de la musique. Après Tonton David en 2018 et Sinsemilia en 2019, la tête d’affiche était confiée cette année à Massilia Sound System et Zebda pour le set intitulé Pas d’arrangement .Annulé, donc, mais c’est partie remise. Pour demain, la Ville et la préfecture se sont entendues pour des groupes musicaux en déambulation. Dès le matin en centre-ville et dans les fractions (les quartiers éloignés), les groupes Baton Rouge, Badasaï, Dswing’Ambul et Street Music Band occuperont l’espace sonore. Reprise en soirée à partir de 19 heures. Autre particularité, la présence d’une moto-son aux quatre coins du territoire : le matin à Giens et le soir un peu partout en centre-ville et sur le littoral (détail sur hyeres.fr).
Une moto-son ? C’est le véhicule concocté par Vincent Bellingard, un Six-Fournais ancien danseur et musicien de bal traditionnel et folklorique, reconverti dans l’événementiel
pour animer les centres-villes. Son concept : transformer un triporteur Peugeot TN55 125cc de 1955, qui remplaçait jadis les mulets pour aller au marché, en soundsystem mobile. « La caisse à l’avant pouvant supporter 150 kg de charge, j’y ai installé une enceinte Teufel, fabriquée en Allemagne, qui envoie du gros son qui part bas dans les fréquences, ditil. On entend facilement la musique jusqu’à 50 m. » Car tel est le principe, diffuser de la musique en évitant
les attroupements. Déjà utilisée lors de mariages et salons rétro, la moto-son de Vincent Bellingard diffusera une playlist généraliste. « Si quelqu’un dans la rue me sollicite, je pourrai même faire un mix fondu d’une chanson qu’il a sur son smartphone », conclut-il. Cette Fête de la musique ne ressemble décidément à aucune autre.