Le centre Var reste en sourdine
Le ministère de la Culture le clame sur le site dédié : « 2020, une Fête
(1) de la musique différente, solidaire et numérique ». En filigrane : on va pouvoir faire quelque chose, mais il va falloir adapter. Beaucoup. Peutêtre un peu trop au goût de ceux qui espéraient encore, avec les mesures successives de déconfinement, qu’il serait possible de retrouver, au moins en partie, l’âme de l’événement organisé depuis 1982. Trente-huit ans plus tard, la « libération sonore », voulue par Maurice Fleuret, missionné par le ministre Jack Lang, et qui est aujourd’hui reprise dans près de cent pays à travers le monde, devra trouver sa place et s’y tenir, distanciation sanitaire oblige.
Aux maires de prendre les risques
Les règles sont simples (lire ci-contre) et largement incompatibles avec l’aspect festif de l’événement. André Guiol, maire de Néoules et président varois de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), constate que la décision d’organiser ou non un événement revient aux élus. « Je n’ai aucune consigne à donner à mes homologues au nom de l’AMRF. Ce que je vois, c’est que l’État laisse le pouvoir de décision au “dernier niveau”, c’est-à-dire aux maires, en leur demandant d’être à la fois “vigilants et volontaristes”. On pourrait s’en féliciter, si on n’avait pas des consignes contradictoires en ce qui concerne la sécurité. C’est à moi, maire, que revient la responsabilité d’organiser ou de laisser organiser une manifestation qui est, par essence, très difficilement compatible avec les ordres de distanciation. Vous croyez qu’il est possible d’imposer aux gens de rester à 1,5 mètre les uns des autres ? », questionne-t-il. « Le risque étant que, si on établit l’origine d’une contamination à un événement que j’ai autorisé, outre le fait que c’est évidemment un souci de santé publique, je serai personnellement inquiété par la justice, continue
André Guiol. Alors, sans possibilité d’obtenir la garantie du respect des règles, il est logique de ne pas autoriser d’événement. »
Brignoles « espère pouvoir assouplir cet été »
Même air, même musique du côté de Brignoles, où la Ville préfère jouer une partition prudente. « Le protocole sanitaire est tel qu’il ne semble pas possible d’installer des groupes dans l’espace public. La Ville n’organise donc aucun concert. Des commerçants nous ont demandé une dérogation et nous sommes prêts à les soutenir, dans la mesure du possible. Nous espérons que de nouvelles règles, plus souples, seront annoncées le 22 juin. Nous avons toutefois d’ores et déjà annulé tous les événements d’envergure, comme le concert de M Pokora, reporté à 2021, ou les Médiévales. »